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Pourquoi et comment ne pas céder à la peur en 7 points

Décrypter Par Eric Le Braz 23 mars 2016

Pourquoi et comment ne pas céder à la peur en 7 points

Le chat de Geluck rend hommage à la Belgique

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Les bombes, ça fait peur. C'est même ça l'idée. Alors au lendemain de l'attentat, on a trouvé sept raisons qui permettent de tenir bon au lieu de fondre en larmes ou de céder à la panique. Parce que quand même, hein, on va pas leur faire ce plaisir ?

Pour répandre la terreur, les bombes ne suffisent pas. Il faut aussi des médias pour ça. Loin de nous l’idée qu’il ne faut pas parler des attentats, des faits, des causes et de leurs conséquences. Mais, il faut savoir aussi garder la tête froide et ne pas succomber à la BFMisation de l’info, de ces hard news qui tournent en boucle pour commenter le commentaire de celui qui n’a rien à dire. Ce mardi 22 mars, la totalité des JT était consacrée aux attentats. Les journaux radio de ce matin y consacraient 90 à 100 % de leur temps d’antenne.

Parmi les reportages de circonstance, les Bruxellois (ou des Parisiens) angoissés à l’idée de prendre le métro  avaient une place de choix. Cette accumulation de reportages flippants pour illustrer les nouvelles anxiogènes, c’est laisser l’émotion guider la hiérarchie de l’info. Et c’est le meilleur moyen de propager la peur…

Or, ce traitement court-termiste n’est pas le seul possible. Au regard du temps long des historiens, les attentats d’hier seront bientôt une date de plus dans une longue litanie.

Il est humain d’être touché par le 22 mars comme nous le fûmes par le 13 novembre. Mais un peu de perspective ne serait pas superflu. Nous savons qu’il y aura d’autres attentats et qu’il ne faut pas baisser la garde. C'est pourquoi on peut et on doit relativiser l’alarmisme ambiant sans cesser d’être lucide. La preuve en sept points.

1 Ceci n'est pas une guerre

Manuel Valls le martèle à chaque bombe et, de Sarkozy à Juppé, la plupart des dirigeants politiques lui emboîtent le pas, mais non, la guerre contre le terrorisme n’est pas une guerre. Ou alors, on est dans la métaphore. Demandez  à ceux qui subissent ou font la guerre en Syrie ou au Congo s’ils considèrent que nous vivons en guerre en Europe ! Une guerre oppose des États et des combattants sur un territoire précis. Daesch est un proto-Etat qui, au regard du droit, envoie des terroristes et pas des soldats poser des bombes ou tirer dans la foule un peu partout dans le monde. C’est une guerre ? Pas au sens juridique du terme en tout cas.

2 Et si c’en est une…

Alors inventons un mot pour désigner les guerres totalement asymétriques et de très basse intensité. Car une guerre, c’est terriblement meurtrier.  La Seconde Guerre mondiale et ses 60 millions de morts (2,5 % de la population mondiale) ne sont bien sûr pas comparables. Mais la guerre civile en Algérie a fait, selon les sources, entre 60 000 et 150 000 victimes en dix ans. En Europe, Daesch peut revendiquer plus de 130 morts en 2015 et plus d’une trentaine en Belgique hier. Ce sont des victimes de trop. Mais si nous les voyons comme des victimes de guerre, c’est simplement parce que nous vivons dans une société pacifiée depuis des générations.

Arrêtez de paniquer en prenant le métro ou le train. Vous avez bien plus de chance de mourir en conduisant votre voiture ou en traversant la rue…

3 Le califat ne surpasse pas Al Qaida

Même si Daesch a fait plus de 1600 morts en 18 mois dans le monde, retournons 15 ans en arrière. En 2001, les attentats perpétrés par Al-Qaida le 11 septembre aux États-Unis ont provoqué la mort d’environ 3000 personnes. En 2004 à Madrid, dans un mode opératoire comparable à celui de Bruxelles, le bilan des attentats à la bombe dans les trains de banlieue est de 191 morts. Malgré toutes les critiques contre les services de renseignements, force est de constater que la plupart des attentats sont déjoués et qu’ils sont souvent moins meurtriers que ceux de la décennie précédente. 

4 L'adversité unifie la Belgique

Comme après Charlie ou le 13 novembre en France, les attentats ont déclenché des moments forts d’unité nationale dans un pays écartelé entre deux communautés. La dignité des Bruxellois pendant le drame et les gestes de solidarité qui ont suivi les attentats du 22 mars sont aussi une réponse aux poseurs de bombes. En voulant détruire les fondements démocratiques et le mode de de vie des pays européens, les terroristes de Daesch renforcent en fait la cohésion des citoyens des pays touchés. 

5 … et fortifie l'Europe

Les larmes de la chef de la diplomatie européenne, l’Italienne Federica Mogherini, sont un symbole du sentiment qui anime aujourd’hui tous les citoyens européens lorsque l’un de nos pays est touché. Les Anglais vont peut-être nous brexiter mais ils ont bien chanté la Marseillaise après les attentats. Mardi 22 mars nous avons tous fredonné Brel, Arno ou Stromae en peignant nos pages Facebook avec trois nouvelles couleurs. Ce ne sont pas de vains gestes. Alors que se développent les pires régressions nationalistes sur le vieux continent, les attentats nous font aussi comprendre que nous sommes tous des Européens avec des valeurs communes. Et ça putain, c’est vachement bien.

6 Le califat n’attire qu’une poignée de volontaires

On ne cesse de paniquer sur le nombre élevé de Français qui partent rejoindre Daesch. Il est vrai qu’environ 500 jeunes seraient partis combattre en Syrie. On les compare souvent aux volontaires des Brigades internationales. Mais savez-vous combien de Français sont partis se battre aux côtés des Républicains contre les franquistes ? Plus de 9000 ! 9500 exactement, 19 fois plus. Le califat n’attire (encore) qu’une infime minorité pris au piège d'une radicalisation qui reste un repoussoir pour une immense majorité de jeunes.

7 Ils ont les bombes, nous avons l’humour

Pourquoi et comment ne pas céder à la peur en 7 points

Dilem vaut 10 000 djihadistes

En s’attaquant à la capitale mondiale de la bande dessinée, les terroristes ont aussi encouragé une farandole de dessins émouvants… et marrants. Car l’humour est aussi une arme contre la terreur. Rire contre la peur nous a aidés en novembre et a même soulagé les victimes dotées d'un sacré sens de l'autodérision.

Aujourd’hui encore, l’humour nous sauve et nous rend fort. 

Surtout s'il est belge... comme celui de  Charline Vanhoenacker ou celui de  GuiHome.

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