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Primaire de la gauche : 7 punchlines pour résumer le débat

Décrypter Par Eric Le Braz 13 janvier 2017

Primaire de la gauche : 7 punchlines pour résumer le débat
Capture écran TF1
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Un débat de trois heures sans saveur… mais pas sans enseignements. Hamon assure, Valls s’en sort, Rugy étonne, Bennahmias déconne, Montebourg se freine, Peillon pérore, Pinel nous endort…

Comme le décor, ils étaient tous en bleu de droite. Cravates et costard assortis. Jusqu’à Bennahmias, le seul sans cravate a aussi choisi une chemise bleue. Même Silvia Pinel est en tailleur bleu. Comme si le rose et le rouge étaient devenus HS à gauche.

Ils ne savent pas dire un mot pour désigner le bilan de Hollande. Montebourg commence une plaidoirie et Peillon un cour. Et puis c’est parti… Mais sans grands élans. Si vous avez séché ces trois heures. Voici ce qu’il fut en retenir en  moins de trois minutes.

1 Sylvia Pinel : «L'entreprise, ce n'est pas la guerre civile»

Ce n’était pas seulement la seule femme. C’était aussi la seule avec un accent. On n’a pas vu ça depuis la candidature de Pasqua. Et dès ses premiers mots, elle a affiché ses origines et sa fierté d’être du Tarn et Garonne avant de rappeler qu’elle était une élue du Sud et d’Occitanie. C’est la parole du terroir qui parle maisons de santé pluridisciplinaires et hôpitaux de proximité. Et qui défend en tant qu’ancien ministre de l’artisanat, l’entreprise qui n’est pas  « l’ennemi », ni « la guerre civile »,

Sinon, elle fut terriblement ennuyeuse.

2 Manuel Valls : « Je suis toujours Charlie»

« Nous sommes en guerre ». A part cette affirmation vallsienne, pendant la première partie du débat, il fut assez tranquille, presque timoré. Toujours coincé entre un bilan à défendre et un rassemblement à trouver.

Puis il a assuré en faisant vraiment du Valls pour défendre son action contre le terrorisme : « L'état d'urgence devra être prolongé autant que nécessaire, à condition que le Parlement l'approuve ».

C’est toujours un bon ministre de l’Intérieur. Et un bon orateur avec une envolée lyrique : « Je suis né à Barcelone, je sais ce que m'a apporté la France. Mais cette loi visait les terroristes, et non les enfants de la patrie. Je reste marqué à tout jamais par la manifestation du 11 janvier 2015. Et ici, je suis Charlie, et je serai toujours Charlie. ".

Sinon, sa conclusion fut impec.

 Mais en méthode Coué. «C'est à vous, peuple de France, de vous engager dans cette campagne.  Je veux gagner et j’ai besoin de votre force… ». A bon entendeur.

3 Benoît Hamon : « Je ne partage pas cette culture qui se méfie du peuple »

Une formule pour défendre son 49.3 citoyen. A l’aise, jamais déstabilisé, Hamon a probablement réussi sa prestation... en plaçant sa proposition sur le revenu universel u coeur des polémiques, quitte à prendre des coups (mais il sait les rendre).

Dès l’entame, il déroule son programme et affiche une certaine vision (là où les autres se présentent pour être crédibles), il se distingue par sa philosophie : la croissance ne reviendra plus, donc il faut changer le paradigme.

Il pratique l’anaphore pour marteler « ce qui est injuste. ». Mais après, il fait des phrases très longues.

La surprise fut de le voir saluer Hollande dans sa lutte contre le terrorisme. Avant de tacler Valls qui se déclare Charlie : "Moi aussi je suis Charlie".  Sauf que pour lui, la déchéance de nationalité a introduit une « inégalité fondamentale entre citoyens, parce qu’il fallait tenir compte de la spécificité des binationaux ».

Dans sa conclusion, il défend une gauche « compacte » avec « un imaginaire puissant ». C’est vrai qu’il a plus d’imagination que les autres. Reste à savoir s’il saura faire partager ses rêves.

4 Jean-Luc Bennahmias : «Oui, j'ai un programme !»

C’est le Poisson du débat. Et un peu le Copé aussi. Un électron libre qui anime l’assemblée  et explique simplement, avec les mains, le programme un poil complexe de Hamon. Sauf que malgré ses faux airs de Bourvil, il s’énerve comme Louis de Funès. De quoi cartonner en TT sur Twitter … mais pour la crédibilité, c’est une autre histoire. Moqué par les journalistes qui semblent connaitre connaitre mieux son programme que lui, il fait ce qu’il peut pour s’en sortir. Sa conclusion est complètement WTF. Merci quand même Jean-Luc pour ces moments de rigolade.

5 Vincent Peillon : « Je me prépare à être président de la république »

Il n’arrête pas de se projeter comme s’il s’y voyait déjà. Mais il ne s’y voit pas comme Hollande. Parlant de la lutte contre le terrorisme, contrairement au Président qui ne « devrait pas dire ça », il ne veut pas « de bavardage sur ces sujets ». Il attaque tout le monde. Et surtout Hamon. Il ne croit pas qu’on puisse taxer les robots, puisque l’Allemagne en a plus que nous et aussi plus d’emplois.

Et puis, comme à chacune de ses intervention ou presque, il a commis une bourde en évoquant une « victime d’origine musulmane » de Merah en confondant ethnie et religion.

Une conclusion incantatoire a ponctué les leçons du prof Peillon. Il martèle « Je veux » et finit par « "Je propose une nouvelle République pour qu’elle soit celle de tous les citoyens". On a du mal à le croire.

6 François de Rugy : «Je mets en garde les candidats prêts à sortir leurs carnets de chèques»

Celui qu’on a surnommé Ken (Barbie, c’est Pompili), a joué une partition sérieuse comme du Brahms. Face aux propositions de ses adversaires, il annonce une rigueur budgétaire, il est nuancé dans sa critique de Hollande, il défend la loi travail (et le 49.3), il s’affirme pragmatique (et propose de tester justement la loi El Khomri pendant cinq ans), et reste bien campé dans ses bottes. On croirait Valls qui pendant ce temps essaye de s’émanciper du quinquennat.

On a juste oublié qu’il était écolo car visiblement, il avait envie de parler d’autre chose…

7 Arnaud Montebourg : « Notre ennemi c'est le défaitisme »

Ses conseillers lui avaient dit de réfréner ses effets de manche. Du coup, sans être timide, il fut en retrait.  Il a réussi à se moquer de Macron qu’il qualifie de « Monsieur X »… mais combien d’électeurs savent que c’est ainsi que l’Express tenta de lancer la candidature de Gaston Defferre dans les années 60 ? Mais il tape cependant avec le talent qu'in lui connait dans la suite de son propos: "Est-il de droite. Est-il de gauche ?". Et de moquer le candidat qui va voir Villiers ou la tombe de Mitterrand. 

Pour le reste, le trublion parle comme un expert. Difficile de retenir quoi que ce soit de ses interventions. Même sa conclusion ressemblait à une chute : « Je veux dire aux Français que nous pouvons l'emporter dans quatre mois. Il faut que la gauche se retrouve. Notre ennemi c'est le défaitisme ». Bon courage.

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