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Primaires de la droite : mais quel festival de vacheries !

Décrypter Par Eric Le Braz 30 septembre 2016

Primaires de la droite : mais quel festival de vacheries !

Gardez moi de mes amis...

CITIZENSIDE / FRANCOIS PAULETTO
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Un connard, une merde, un eunuque ... Pas la peine de sortir le magnéto de Buisson : quand ils se lâchent les concurrents à la primaire savent se traiter de tous les noms.  

Si vous ne savez pas encore contre qui voter à la primaire de la droite (ou à la prochaine présidentielle), rassurez-vous, ceux qui se présentent vous ont mâché le travail. C’est à un festival de piques, d’attaques  ad personam et de vacheries bien senties que se livrent les prétendants à l’investiture des Républicains. Ça sonne souvent tellement juste que leurs futurs adversaires de gauche ou de droite n’auront plus qu’à se servir dans cette farandole de saloperies le moment venu...

1 Bruno Le Maire : « Il n’est pas moderne »

Primaires de la droite : mais quel festival de vacheries !

C'est moderne, la tournée des clubs Mickey ? 

Facebook Bruno Le Maire

Comme Copé ou Fillon, pour exister Bruno Le Maire doit frapper fort sur ses adversaires et il ne s’en prive pas. Mais il ne recueille pour toute réponse que silence et indifférence. Sarko qu’on a connu plus vachard à son encontre (il l’avait qualifié de « connard » lors de la primaire de l’UMP), se contente de le traiter de bébé.

Heureusement, Alain Juppé, probablement agacé d’être dans le viseur du type qui veut se débarrasser des vieux, est plus acerbe. Pour le doyen de la campagne, Le Maire est ringard : « Il n'est pas moderne contrairement à ce qu'il essaye de faire croire». Le Maire est glaçant : «On dit que je suis froid. Je crois qu'il l'est vraiment, lui. Une espèce d'ambition froide»

Le Maire n’a pas d’expérience : «Lui en a un peu moins quand même. Cela se sent d'ailleurs souvent dans ses prises de position.». Le Maire (qui veut supprimer l’ENA) est démago mais pas l’ancien premier ministre : "Je ne ferai pas de démagogie anti-fonctionnaire".

Le verdict est sans appel et on imagine encore mal un ticket Juppé-Le Maire au second tour. Comme si les Juppéiste avaient fait une croix sur ce scénario : «Il se vendra au plus offrant», disent les proches du Maire de Bordeaux qui misent sur un rapprochement Le Maire-Sarkozy. Mais Le-renouveau-c'est-Bruno (oui c'est un vrai slogan) a dit qu'il ne roulerait pour personne si, par malheur, il était éliminé du premier tour. D'ailleurs, La-primaire-c'est-Lemaire (un autre...) est persuadé qu'il remportera la compétition. En tout cas, il a déjà remporté la primaire des slogans nazes. 

2 François Fillon, « l’autre eunuque »

Primaires de la droite : mais quel festival de vacheries !

N'empêche qu'il en a sous le pied.

Facebook Fillon

Largué dans les sondages, Fillon n’échappe pas pour autant aux flèches assassines de tous ceux qui lui en veulent ou qui le méprisent. Sarkozy étrillé par son ancien premier ministre lui a trouvé un nouveau surnom pour remplacer le « sans couilles » qu’il affectionnait lorsque le Sarthois était à Matignon. Aujourd’hui, on reste dans la même zone anatomique, c’est « l’autre eunuque ». Pour le reste, Sarko refuse de polémiquer avec quelqu’un qui manque d’attributs : « Je ne vais quand même pas répondre à quelqu’un qui s’est fait battre par Copé ! ».

Tiens Copé justement. Dans son interview thérapeutique au Monde du 29 septembre  où il aligne contre le mur tous les adversaires qui l’ont mis à terre, le maire de Meaux raconte comment son concurrent malheureux à la présidence de l’UMP s’est comporté après son éviction : « Fillon passe après, la main sur le cœur : “Mon éthique, mon sens de la responsabilité, tu dois partir…” Dix jours après, il va bouffer avec Jouyet pour “finir” Sarkozy. Assez bête pour penser que Jouyet a la moindre prise sur le parquet. Il est d’une naïveté invraisemblable ! »

C’est ça le problème avec Fillon. Il a beau relever le menton, on le traite encore comme un premier communiant, un type un peu fuyant, sans détermination ni courage, bref un mec sans… comme dirait Sarko. Juppé, lui est plus poli : « Fillon c’est peut-être un peu l’indécision ou la difficulté à s’engager vraiment à a trancher vraiment. (…) Ce n’est pas que je ne l’aime pas mais c’est un peu une faiblisse chez lui, c’est sûr. Puis… Voilà… ne pas aller jusqu’au bout des choses. Je pense qu’il a fait, je l’ai déjà dit, une erreur majeure en restant à Matignon cinq ans et dès le lendemain de l’échec de la présidentielle d’expliquer que ce n’était pas ce qu’il fallait faire. »

Ce qui nous remémore un autre surnom que lui avait trouvé l'aimable Rachida Dati : Courage Fillon !

3 Jean-François Copé : « une merde »

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Ouais, ben fallait pas le chercher. 

Facebook Copé

L’ancien patron l’UMP fait feu de tout bois depuis qu’il est blanchi dans l’affaire Bygmalion. Ils en prennent tous pour leur grade dans son interview au Monde… mais ne lui ont pas répondu dans un premier temps. On ne s’abaisse pas à polémiquer avec un pauvre type qui caracole à 1,5 % dans les sondages. Et au fond, ils pensent tous comme NKM (qui a très mollement démenti depuis) : « Je lui ai dit : T’es une merde ».

Après tout, Chirac avait dit de Sarko, que ça portait bonheur de lui marcher dessus... 

Puis, il s'en pris plein la tronche dans le premier débat, pris en sandwich entre Sarko et Fillon... avant de s'enfoncer encore plus bas avec les pains au chocolat

4 Nicolas Sarkozy ? "Il voudrait que vous l’élisiez pour ne pas aller au tribunal !"

Primaires de la droite : mais quel festival de vacheries !

Allo, Paul Bismuth ?

« Toute ma carrière, je n’ai connu que le Tout sauf Sarkozy ! ». C’est ce qu’il disait en mai dernier Nicolas. Depuis, ça ne s’est pas arrangé.

Le plus cinglant, c’est un Jean-François Copé complètement décomplexé qui estime que "Sarko" a une "une vision féodale". "Il est le suzerain, vous êtes vassal ou rival". Dans ce dilemme, Copé a donc choisi son camp, celui du preux résistant contre le tyran corrompu : « Le parti est à lui, il peut tout contrôler. S’il gagne, Le Pen attend tranquillement. Vous, quand vous dépassez de 15 km/h la limitation de vitesse, vous êtes renvoyé devant le tribunal. Lui, il voudrait que vous l’élisiez pour ne pas aller au tribunal ! »

Une attaque frontale contre un Sarko englué dans les affaires qui rappelle la tirade de François Fillon à Sablé-sur-Sarthe : « Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable ». Nicolas Sarkozy est mis en examen dans deux affaires et Fillon de pilonner : « Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ? » 

Pour le coup, Juppé retient ses coups. Il se contente d’un portrait en clair obscur. Mais ça fait peut faire  aussi mal : “Chez Sarkozy c’est facile, on voit tout de suite ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas. Ce qu’on aime, c’est cette énergie, cette façon de capter l’attention, et plus que l’attention, quand vous êtes en face à face avec lui, d’abord il vous touche, il vous prend physiquement et c’est difficile de résister. Je suis assez sensible à cette… ce n’est pas du charme… à cette puissance. Puis par ailleurs, il y a de l’autre côté l’excès, la superficialité, l’emballement, parfois un peu le simplisme sur certaines idées, bien sûr.” Manquerait plus qu’on le surnomme simplet !

Depuis Juppé a remis une couche avec un savoureux :  "En matière judiciaire, il vaut mieux avoir un passé qu'un avenir"...

5 NKM, « même pas foutue de réunir les signatures de militants »

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Mais elle va recadrer le débat...

Facebook NKM

La seule femme de la primaire est encore relativement épargnée par ses adversaires. Même Copé ne charge pas trop la barque de celle qui l’a si maltraité.  On attend quelques vannes de Sarkozy… Mais pour l’instant on se contente de celle-ci alors qu’elle peinait à réunir des signatures autour de sa candidature : "Elle a été ma porte-parole, numéro 2 du parti, et elle n'est même pas foutue de réunir les signatures de militants ? "

6 Alain Juppé : « C’est l’immobilité heureuse »

Primaires de la droite : mais quel festival de vacheries !

Très heureuse...

facebook Juppé

Comme il est modéré dans ses attaques et que sa popularité s’effrite lentement mais surement, Alain Juppé ne reçoit encore que quelques scuds émoussés de la part de ses adversaires.

La palme revient bien sûr à son principal concurrent qui continue à s’acharner sur l’âge du capitaine : « Alain va continuer à s’effondrer. Il ne sera pas au second tour ». Et Sarko de se demander s’il devra travailler avec son rival… mais « Le problème, c’est qu’à 72 ans je ne sais pas quel poste je pourrais lui proposer ! ». En cas de défaite, on pourra toujours proposer à Sarko de postuler comme dialoguiste de sitcom.

Copé qui se présente comme bonapartiste, tacle les orléanistes dont Juppé est l’archétype : « Ce qui me frappe (dans leur programme), c’est le côté demi-mesures ». Un Juppé qu’il renvoie de toute façon dos à dos avec Sarko : « Au-delà du verbe, dans un cas, celui de Nicolas Sarkozy, très haut, de l’autre, celui d’Alain Juppé, plus modéré, j’ai l’impression qu’ils ont fait leur temps ».

C’est bien ce que répète sans cesse Bruno Le Maire. Le candidat du renouveau qui s’attaque aussi au candidat du statu quo et de « l’immobilité heureuse »…

Quant à Fillon, il brocarde surtout le programme économique de Papy Juppé (surnom donné par Sarko) le qualifiant de tisane... à quoi pépé a répliqué, faisant allusion aux penchants poutinophiles du pilote sarthois : "Attention à l'excès de vodka"... 

7 Jean Frédéric Poisson : « Je suis judoka »

Primaires de la droite : mais quel festival de vacheries !

On parie qu'on va encore avoir droit à ce titre dans les prochains jours ?

Le dernier candidat du parti chrétien-démocrate (un groupuscule tradi créée par Christine Boutin) n’intéressait personne avant le premier débat (réussi) puis son dérapage sur le lobby juif qui a valu de se faire traiter d'antismémite par NKM et Le Maire. Il avait pourtant prévenu qu’il ne fallait pas le chercher : « Je suis judoka, je n’ai pas peur de l’affrontement physique, même si ce n’est pas mon genre »

Et si jamais on lui dit qu’il n’est pas frais le Poisson et qu’on  l’attaque sur son nom, il a déjà prévu une riposte. Le 1er avril 2013, il a présenté une proposition de loi « visant à protéger les députés de la République portant un nom de genre, d’espèce ou d’animal aquatique ou subaquatique de toute discrimination en raison de leur nom ». Au moins, il ne manque pas d’humour. 

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