7 alternatives pour BOYCOTTER les biens et services américains

Préoccupations environnementales, question d’éthique commerciale, pratiques fiscales controversées, etc., nombreuses sont les raisons qui font accroître le phénomène de boycott des produits américains en France. Les récents propos du nouveau président américain Donald Trump, notamment sur l'augmentation des droits de douane des produits européens, ainsi que sa confrontation avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont intensifié ces appels, non seulement dans l’Hexagone, mais sur tout le continent. Dernièrement, de nombreux groupes se sont formés sur les réseaux sociaux comme "BOYCOTT USA : Achetez Français !" et partagent à leurs membres des listes de marques américaines à éviter tout en leur suggérant des alternatives européennes.
Le fait est que boycotter les produits made in USA en France est loin d’être une évidence. Et pour cause ? De grandes marques américaines occupent une place prépondérante sur le marché français et certaines produisent même localement. C’est par exemple le cas de Pepsi, M&M's et Ariel, dont les usines sont localisées respectivement dans la Loire, le Bas-Rhin et le Pas-de-Calais. D’autres marques quant à elles utilisent des matières premières directement importées des États-Unis. Il va sans dire que les répercussions sur l'emploi local et l'économie nationale seront conséquentes en cas de boycott malgré les efforts des consommateurs qui souhaitent adopter une consommation plus éthique et locale.
Cet article présente sept produits et services américains dont la présence en France suscite le débat sur le boycott. Pourquoi sont-ils visés ? Quelles sont les alternatives ? Autant de questions pour comprendre les motivations derrière ces appels et leurs conséquences sur la manière de consommer.
1 | Boycott US : Tesla |

Fondée en 2003 par Elon Musk, Tesla est devenue l’un des leaders mondiaux dans le secteur des véhicules électriques. L’année dernière, la marque a enregistré un chiffre d'affaires de 81,5 milliards de dollars, ce qui a renforcé sa position sur le marché.
Toutefois, Tesla fait face à des critiques concernant certaines de ses pratiques. Notamment, l'extraction des matières premières nécessaires à la fabrication des batteries comme le lithium et le cobalt, dont l’utilisation est souvent associée aux impacts écologiques et sociaux négatifs. Les critiques portent aussi sur les conditions de travail dans certaines usines de production avec des accusations de non-respect des normes de sécurité et de bien-être des employés. Enfin, la domination de ce géant américain sur le marché est perçue par certains comme une menace pour les constructeurs automobiles locaux.
Heureusement, il existe de nombreux constructeurs automobiles français qui proposent des véhicules électriques compétitifs comme Renault, pionnier dans le domaine. Le fabricant français a produit la Mégane E-Tech, une berline compacte électrique combinant performance et confort. Les voitures électriques de Peugeot sont des alternatives tout autant crédibles. Les adeptes des véhicules propres peuvent par exemple opter pour la e-2008, un SUV compact électrique adapté aux besoins des familles urbaines. Les voitures de la marque Citroën sont aussi dans la course. La ë-C4 fait partie de ses meilleurs modèles et propose un confort et un design audacieux.
2 | Boycott US : iPhone d'Apple |

En 2007, l'industrie des smartphones a connu une grande révolution avec la sortie de l’iPhone, produit phare de la marque Apple. En 2023, cette dernière a généré un chiffre d'affaires de 20,9 milliards de dollars au premier trimestre, surpassant de loin les revenus annuels combinés de Coca-Cola et de Netflix.
Malgré son succès, l'iPhone est au centre de certaines controverses motivant les appels au Boycott en France. Les conditions de travail de certains sous-traitants d'Apple implantés en Asie ont été notamment réprouvées pour les violations des droits des travailleurs. L'empreinte écologique liée à la production et au cycle de vie des iPhone suscite aussi les préoccupations environnementales. Enfin, la politique de prix de la marque, jugée très élevée, est perçue comme un obstacle à une consommation équitable et accessible.
Des alternatives à l'iPhone répondant aux critères d’éthique et de durabilité existent même s’il s’agit de modèles fabriqués hors des États-Unis. C’est le cas de Fairphone, une marque néerlandaise qui propose des smartphones modulaires conçus pour être facilement réparables et évolutifs. Il ne faut pas non plus oublier Samsung, le géant sud-coréen qui propose une large gamme de smartphones, dont les séries Galaxy S et A reconnues pour leur qualité et leur performance, d’excellentes alternatives à l'iPhone.
3 | Boycott US : Coca-Cola |

Fondé en 1886 et présent dans plus de 200 pays, Coca-Cola est sans doute le numéro un dans le secteur des boissons non alcoolisées au monde. En 2023, la valeur boursière de la marque était estimée à 268 milliards de dollars et son chiffre d’affaires à 45,8 milliards de dollars.
Les produits de The Coca-Cola Company, en l’occurrence le coca-cola, font face à des appels au boycott en France. D'une part, l'impact environnemental lié à la production massive de bouteilles en plastique contribue à la pollution mondiale. D'autre part, la forte teneur en sucre de ses boissons est associée aux problèmes de santé, dont l'obésité et le diabète.
Face à ce monopole, plusieurs marques françaises proposent des alternatives locales et responsables comme Breizh Cola, une marque de soda bretonne créée en 2002 en réponse à Coca-Cola. Son système de production privilégie les circuits courts et les ingrédients d’origine française. Meuh Cola, une marque normande en fait aussi partie. Elle se pose comme une alternative artisanale et respectueuse de l’environnement, sans additifs chimiques controversés. Enfin, Colas français regroupe de nombreuses marques locales comme Cora Cola (Moselle) ou Elsass Cola (Alsace) et offre des options régionales qui soutiennent l’économie locale.
4 | Boycott US : McDonald's |

McDonald's, le leader mondial de la restauration rapide et symbole de la culture américaine, possède à son actif plus de 40 000 restaurants répartis sur plus de 100 pays. Cette entreprise fondée en 1955 aux États-Unis a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 23,2 milliards de dollars.
Depuis de nombreuses années, l’enseigne fait l’objet de critiques régulières qui alimentent les appels au boycott. Ses produits sont notamment pointés du doigt pour leur apport calorique élevé, leur haute teneur en graisses saturées et en sucres qui favorisent l’obésité et le diabète. Hormis les conditions de travail précaires des employés et les salaires bas non adaptés à la pression élevée, cette industrie du fast-food est aussi accusée de générer une quantité excessive de déchets plastiques et d’être responsable de la déforestation à travers l’élevage intensif du bétail nécessaire à la production de viande.
Des enseignes françaises offrent une alternative plus responsable et locale aux produits McDo comme le Big Fernand avec ses burgers faits à partir d’ingrédients français, dont des viandes d’origine locale et du pain artisanal. O’Tacos, une autre enseigne, mise sur des recettes fusion entre tacos et fast-food. Enfin, Bistrot Burger, un réseau de restaurants français, utilise les circuits courts et les produits de qualité.
5 | Boycott US : X (ex-Twitter) |

En 2022, Elon Musk rachète la plateforme Twitter qui devient X. Ce réseau social très influent génère un chiffre d’affaires annuel de 4,4 milliards de dollars en 2023 avec plus de 500 millions d’utilisateurs actifs.
Le fait est que depuis son rachat, la plateforme se retrouve au centre de nombreuses polémiques qui ont conduit certains utilisateurs et organisations à la mettre à l’index. Elon Musk a notamment assoupli la modération des publications, entraînant une dérégulation du contenu, une recrudescence de la désinformation, un retentissement des discours haineux ainsi que la multiplication des comptes controversés. De nombreuses fonctionnalités gratuites ont également été supprimées pour mettre en place des abonnements payants qui ont frustré une partie des utilisateurs.
Mastodon fait partie des meilleures alternatives à X. Il s’agit d’un réseau social décentralisé et open source lancé en 2016 qui fonctionne sur un modèle fédéré. Cela veut dire qu’au lieu d’un réseau unique géré par une entreprise centrale, il repose sur des instances indépendantes, chacune avec ses propres règles et modérateurs. Bluesky, également un excellent réseau social, est fondé en 2021 par Jack Dorsey, cofondateur de Twitter. Il repose sur le protocole AT (Authenticated Transfer), un modèle décentralisé qui permet aux utilisateurs de migrer entre différentes plateformes tout en conservant leur identité et leurs abonnés.
6 | Boycott US : ChatGPT |

Développé par OpenAI, ChatGPT est sans doute l’un des outils d’intelligence artificielle les plus populaires et les plus utilisés au monde. En 2024, sa valorisation boursière d’OpenAI s’élève à 90 milliards de dollars, notamment due à son adoption rapide.
ChatGPT fait l’objet de nombreuses critiques qui alimentent également des appels au boycott, dont les problèmes liés à la confidentialité. Cette IA analyse et stocke, en effet, d’énormes volumes de données qui peuvent poser des problèmes sur la protection des informations personnelles. Par ailleurs, l’automatisation de certaines tâches menace certains métiers comme la rédaction et le service client.
A la place de cet outil, l’utilisation d’IA comme celle de Mistral AI, une start-up française spécialisée dans l’intelligence artificielle générative est fortement encouragée. Elle a été fondée en 2023 par d’anciens chercheurs de Meta et DeepMind et ambitionne de créer des modèles d’IA open source plus transparents et éthiques que ceux d’OpenAI, mais dont les performances sont comparables à ChatGPT. Il ne faut pas oublier Le Chat, une plateforme basée sur Llama 3, est un modèle d’intelligence artificielle de Meta, mais dont certaines instances sont hébergées en France. Elle constitue une alternative plus respectueuse de la législation européenne sur la protection des données.
7 | Boycott US : Netflix |

Netflix, leader du streaming, réunit 238 millions d’abonnés à travers le monde et génère un chiffre d’affaires de 39,7 milliards de dollars. Toutefois, son succès suscite de nombreuses inquiétudes quant à l'impact sur les industries locales du cinéma et de la télévision. Sa domination de l’industrie du divertissement et la diffusion à profusion de productions américaines peuvent notamment nuire aux créations locales. Par ailleurs, l’augmentation des abonnements et la suppression des partages de comptes ont fait l’objet de fortes critiques chez de nombreux utilisateurs. Enfin, le streaming vidéo, responsable d’une consommation énergétique importante à cause des centres de données utilisés pour stocker et diffuser les contenus, révolte les consommateurs écologistes.
Pour parvenir au boycott de Netflix, les militants proposent l’utilisation d’autres plateformes comme Canal+, une plateforme de streaming, une chaîne de télévision payante et une production originale à la fois. Ainsi, elle repose sur un modèle purement numérique, ce qui n’est pas le cas de Netflix. OCS (Orange Cinéma Séries), une autre plateforme de streaming française, est spécialisée dans les films et séries premium. Elle met en avant le cinéma français et indépendant. Enfin, Arte.tv, une plateforme de streaming de la chaîne Arte, qui est connue pour son engagement dans la culture, le cinéma indépendant et les documentaires de qualité.
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