7 choses à savoir sur les CHAMPIGNONS
Truffes, cèpes, morilles et autres girolles : depuis la nuit des temps on cherche à cultiver leurs saveurs en serre ou à l’air. Et enfin, on y parvient…
Les arbres et les champignons vivent ensemble, et un divorce s’avère impossible. Si nous accroissons les forêts, nous développons les champignons, riches en vitamines B et D. Bien sûr, nous ne vivrons pas centenaires comme les chênes, mais au niveau de la planète, quelle économie: des arbres en plus, des champignons en plus, donc une saine alimentation pour faire de vieux os.
Regardons le plus cher d’entre eux, la truffe et son arbre préféré, le chêne vert. Enfin attention, le petit champignon hypogé, qui naît dans le sous-sol, est parfois infidèle, il s’amourache alors du noisetier. Vous voyez, même les champignons choisissent leur mariage. Et désormais, on peut planter un plant mycorhizé, c’est à dire ensemencé avec de la truffe, en cas de succès, vous mangerez vos truffes… en février 2025, il est temps de planter !
1 | Champignons : Des vieux petits Poucet |
Peut-être que les champignons ont appris à se cacher, car les dinosaures en raffolaient. Qui sait ? En effet, le genre Tuber remonterait au Jurassique. Et, les truffes vivent en association avec les arbres, chênes, tilleuls, charmes, saules, noisetiers, peupliers, pins et cèdres. Nous vous l’avons dit, elles sont infidèles, elles ont même été retrouvées associées avec des orchidées.
2 | Champignons : Truffez vos sols de truffes |
La Truffe noire du Périgord, la Truffe Blanche du Piémont ou celle de Bourgogne Tuber magnatum, familière des peupliers, des saules… et qui confine au génie lorsqu’elle s’allie avec une famille de tilleuls. Sans arbres, pas de champignons. La truffe relève de la haute gastronomie, présente dans les cuisines des plus grands cuisiniers, elle a acquis un intérêt économique fort. La truffe noire, varie entre 500 à1000 euros le kg. La truffe blanche d'Alba es vendue entre 5000 à 7000 euros le kg.
Le prix et la saveur des truffes sont tels que déjà dans l’Antiquité, on a essayé de “cultiver” les meilleures espèces. Mais les premiers plants mycorhizés en pépinière sont obtenus… en 1979. Ce protocole mis au point par des chercheurs de l’INRA a conduit à la réalisation d’une licence d’exploitation pour la production de plants mycorhizés, chênes verts et chênes pubescents, et plants de noisetier, charme, tilleul, pin et cèdre. Plus de 200 000 plants à truffe sont vendus par an en France aux professionnels et jardiniers amateurs. On devrait pouvoir en voir le bénéfice dans une dizaine d’années. Affûtez vos papilles
3 | Champignons : Les beaux bolets |
Boletus pinophilus, jaune alors que le bolet tête noire a une capuche toute sombre, le bolet des pins prend place en queue de file en termes de goût. Si la tête noire du Sud-Ouest, Boletus aereus, aime le chêne des forêts du Limousin et du Périgord, le bolet jaune habite les landes. Et Boletus pinophilus vit sous les pins majoritairement. Comestible, il pousse quand la pluie s’allie au soleil et ceux qui souhaitent cultiver ce rebelle font appel à la mycosylviculture. Ils choisissent de faire pousser certaines espèces de pin, pas forcément ceux qui produisent le meilleur bois. Mais en jouant sur la production de cèpes des pins et sur celle de bois, les professionnels contribuent à accroître la diversité forestière. Bon coup de dés !
4 | Champignons : Les chanterelles la jouent perso |
Désormais les jolies chanterelles de nos forêts que l’on croyait de même famille que les Pacific golden chanterelles, celles qui poussent dans les forêts de pins Douglas ou de chênes du Pacifique, constituent une espèce à part. Celle du Pacifique perd ses couleurs et quelques-uns de ses attributs par temps de pluie, fréquente sur la côte Pacifique. Notre Girolle, très présente dans le Sud-Ouest de la France, Cantharellus cibarius, pousse désormais sous serre, Eric Danell, chercheur à Uppsala, note que pour obtenir les drôles et délicieux petits champignons au chapeau jaune tout retroussé, il faut une saturation en glucose. A vous de jouer…
5 | Champignons : Trois jours pour faire un cèpe |
“L'arbre croît comme on le soigne, et le fruit tombe pas loin du tronc” dit le dicton. Au départ, le cèpe n'est qu'un filament blanc qui vit en symbiose avec les racines des arbres: les champignons et les arbres échangent de l'eau, de l'azote, du phosphate, du glucose et des vitamines. Dans ce processus, allez distinguer l’œuf de la poule : sans champignons, pas de forêts mais sans forêts, pas de champignons, champignons comestibles, vénéneux ou indigestes.
Le cèpe se marie aux chênes, aux charmes, tel le bolet des charmes, aux châtaigniers. Et le fruit, le cèpe que nous cueillons, n’apparaît qu’après un stress thermique, une chute brutale de trois ou quatre degrés. Le cèpe ne pousse qu’entre 10° et 20°C : le froid le rebute et la chaleur l’indispose. Une fois, la climatisation obtenue par le ciel et la terre : trois jours de pluie et un grand soleil pour sécher tout ça, le cèpe vient en trois jours !
6 | Champignons : Mes morilles à moi |
Le mycélium de morille, planté avec peupliers et pommiers, dans un endroit ombragé et sur un sol de sable, doit être drainé. Mais la morille est exigeante, il lui faut du froid, du grand froid. Pourquoi ? Parce que le froid élimine les concurrents qui entraveraient la pousse. La morille est unique, elle le sait, et se fait très sélective. La Chine est aujourd’hui le seul pays producteur de morilles.
La petite morille aux mille trous, toute creuse, aime les rudes climats, elle aime aussi la terre brûlée, et elle aime le sable. Cela, on le tient des maçons qui, après un chantier repris plus tard, ont la délicieuse surprise de voir les petits carpophores sur leur tas de sable.
7 | Champignons : Le secret |
Les délices de la forêt naissent de l’alliance invisible des racines des arbres et du mycélium. Pour découvrir le secret des champignons, partez en forêt à cinq heures ce matin. Après avoir franchi deux fossés pleins d’eau, des espaces découverts, au creux du chemin, découvrez un coin à champignons, ramassez et regardez…
Regardez mieux : notez les espèces d’arbres, l’humidité, la chaleur, l’ombre et l’obscurité, vous avez maintenant le contexte, notez la météo hier, aujourd’hui. Et enfin plantez les mêmes associations d’arbres, jetez bien vos épluchures de champignons au pied de ces arbres, année après année, et un jour, vous aurez un banc de morilles dans votre jardin!
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