7 raisons d’aimer la pluie
Et si on arrêtait de se plaindre dès qu’il pleut ? La pluie est une source inépuisable de bienfaits… et d’inspiration.
Tiens, il pleut. Comme il n’y a pas encore d'élections, etouf, pas d'attentat, on n’a pas grand-chose à commenter. Sauf le temps qu’il fait. Mais c’est toujours pour s’en plaindre.
Faut pourtant pas en faire tout un plat ! Certes, de crues en drames, la pluie peut provoquer des tragédies. De tout temps, le temps apporte ses bienfaits comme ses tourments.
Mais essaye de prendre un peu de recul. Même avec les inondations, oui. T'as vu comme c'est beau Chambord qui se mire dans l'eau ? On croirait Azay-le-Rideau. Et puis d’abord en novembre, janvier ou mai, c’est normal qu’il pleuve dans ton pays tempéré.
Moi, la pluie, ça me plait, ça me botte et ça me sied… et je te dédie cette ode à l'ondée.
En mai, fait ce qu'il pleut !
1 | Aimer la pluie : "La pluie ne mouille que les cons" |
C’est de l’humour breton, bon. C’est du Kersauson, quoi. Mais c’est aussi une philosophie. A force de passer ta vie bien pépère dans ta bagnole, dans ton métro, dans ton bureau, dans ta maison, tu voudrais aussi être au sec à l’air libre. Seulement le truc, c’est justement qu’il est libre comme l’air, l’air ! Tu me suis ? En passant notre vie enfermée entre des murs de bétons ou de tôle métallisée, on oublie les éléments.
Mais retrouve donc l’harmonie avec la nature, prends des saucées, inonde-toi d’ondée, n’aie pas peur : ça mouille, ça mord pas. C’est même bon pour la peau, qu’ils disent sur les sites de nanas. D’accord, ça se discute, quand les gouttes sont acides, mais t’as bien compris le principe. Tu ne vas passer ta vie sous un ciel bleu. C’est d’un ennui ! C’est fake comme un instagram un ciel bleu « des pays imbécile' où jamais il ne pleut ». C’est du Brassens, ça. Ecoute aussi Baudelaire, tiens : « Aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages! ».
2 | Aimer la pluie : Pays pluvieux pays heureux |
La misère est plus belle au soleil, qu’il disait l’autre. Parole de riche, oui ! C’est pas du tout ce que disent les enquêtes sérieuses. Tu sais où vivent les gens les plus zeureux zau monde? Au Danemark ! Tu l’as déjà vu bronzée la petite sirène ? Si tu fais abstraction de la Suisse (numéro 2) tempérée et de l’Australie (numéro 8) au climat contrasté, voilà le top ten : l’Islande, la Norvège, la Finlande, le Canada, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande et la Suède. Que des pays bien verts – et pour cause ! - où il flotte quand il ne neige pas.
3 | Aimer la pluie : La pluie, c’est la vie |
Tu préfères le désert ? Souviens toi que, première, deuxième, troisième génération…. nous sommes tous des enfants de paysans. Quand il pleut, l’herbe est verte et les vaches sont contentes. On remplit les réservoirs et les barrages. L’eau de pluie, peu calcaire et peu minéralisée, est meilleure pour les plantes nous apprend d'ailleurs un blog auvergnat. Demandez aux Bretons qui ont vécu 4 mois sans pluie, s'ils ne sont pas contents de la voir revenir. Ils sont allés jusqu'à inviter Hollande pour qu'il flotte !
4 | Aimer la pluie : La pluie, c’est sexy |
Ah rouler des pelles et laper l’épaule sous la pluie… Non mais t’as vu comment Scarlett Johanson pratique l’aqua love ? La pluie, y a rien de plus sexy. L'averse, c'est renversant. L’été, toutes les filles sont en wet tee-shirt et bouclent des cheveux comme des brebis. Car, contrairement à ce que voudraient vous faire croire Remington, L’Oréal et Babyliss pour refourguer leur camelote à lisser, nous, les garçons, on aime les bouclettes qui ondulent sous l'ondée.
5 | Aimer la pluie : Vive la vie sous parapluie ! |
C’est un toit suspendu, un ciel miniature, une voute portative… C’est la décapotable du piéton : déplier un parapluie, c’est faire surgir un fragile cocon ouvert à tous les vents. C'est s'immiscer sous un sein pour écouter le clapotis, clopin clopant. Regarder de haut un troupeau de parapluies fluctuant sous la flotte est l’un des plus beaux spectacles en ville.
Le parapluie, c’est une invention formidable et un exemple à méditer. Les Anglais et les Français s’en disputent of course la paternité. Mais c’est le mythe anglais qui est le plus édifiant, une belle histoire d’innovation disruptive à la Uber. Un certain Jonas Hanway aurait fabriqué les premiers parapluies en 1756. Et il s’est mis à dos les snobs et les taxis : « Les postillons virent en cet ustensile un concurrent déloyal, et les personnes fortunées le boudèrent, estimant que posséder un parapluie laissait supposer que l’on ne pouvait s’offrir une voiture », relate le retropolitain.
T’en apprends des choses avec 7x7, hein ! Allez révise ton Victor Hugo en prime :
L'inventeur le plus humble est raillé.
Hanway invente le parapluie et meurt ridicule,
après avoir été trente ans suivi,
chaque fois qu'il pleuvait,
des éclats de rire de toute la ville de Londres.
(Philosophie prose, 1860-65)
6 | Aimer la pluie : On peut danser, chanter… et sauter sous l’averse |
Plouf. Et replouf. Gene Kelly ne se contente pas de danser, il saute à pieds joints dans la flotte et se douche le reste du temps. Ah sauter dans une flaque de flotte… quel petit bonheur régressif. Ah faire en famille pour retrouver le lien avec la nature comme le raconte fort bien cette maman québécoise.
7 | Aimer la pluie : Les poètes gouttent fort les gouttes |
Il n ‘y a pas que Baudelaire et Hugo. La pluie, c’est de la poésie en trombe.
Théophile Gautier :
Je crois qu’il va pleuvoir : – la bise ouvre ses flancs,
Et par la déchirure il sort des éclairs blancs
Ça déchire, non ?
Et Verlaine, alors :
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
On en chialerait
Et Prévert à Brest, Barbara à Nantes… Mêmes les Béruriers noirs :
La pluie frappe d'un coup
Le voleur de passion
Elle assomme le fou
Les esprits en fusion
Elle envoie ses cordes
Aux pendus qui bandent
Elle inonde les corps
Qu'on lui fait en offrande
Je dis respect.
Brassens encore :
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps,
Le beau temps me dégoûte et m' fait grincer les dents.
Brassens toujours :
Un p’tit coin d’ parapluie,
Contre un coin d’ paradis.
Elle avait quelque chose d'un ange
Heu, Il était une fois :
Hou ! Viens faire un tour sous la pluie, oui
L'amour au soleil, ça m'ennuie, oui
On fera le tour de Paris
C'est joli
Bon j’arrête.
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