7 raisons de cultiver l'AUTODETERMINATION
Et de combattre la procrastination… L’autodétermination vise à trouver les voies de son épanouissement : non pas au petit bonheur la chance, mais de façon progressive, mieux organisée, structurée… Avec « plus de bonheur », comme objectif ultime !
En somme, nous poursuivons ici un tour d’horizon entrepris ces dernières semaines : dans un premier article nous proposions à qui en manque, des voies pour renouer avec la confiance, et avec l’estime de soi qui généralement l’accompagne.
Plus récemment, un deuxième article approfondissait la question en suggérant d’apprendre (ou réapprendre) à mieux communiquer avec soi-même. Non pour s’admirer le nombril ou flatter son ego, mais pour mieux cerner les failles dans notre dispositif interne : tous ces freins qui nous bloquent sur la route d’un mieux vivre personnel, professionnel, spirituel, amoureux, ou global… Comme il vous plaira !
Le livre d’Hervé Coudière « Vivre avec autodétermination » aux Editions Gereso (voir point 7+) propose une méthode qu’il baptise du joli nom de « J.O.I.E. », mais qui pour autant n’est en rien naïve ou simpliste. Simplement l’acronyme indique-il qu’il y aurait plus de bénéfice à la mettre en œuvre… que de remettre sa lecture à plus tard. On le devine, il s’agit - au moins pour partie - de rompre avec les mauvaises habitudes de la procrastination. Mais ramener le livre à cette seule proposition serait réducteur.
Rappelons notre habituel disclaimer : : lorsque que nous développons un sujet inspiré par un ouvrage, notre but n’est jamais de résumer le livre, ce qui s’apparenterait à un plagiat, ou à du spoiling malhonnête. Mais de soulever quelques remarques ou commentaires, insister sur des points clés. Ne soyons pas, comme disent les québécois, de vulgaires « divulgâcheurs ».
1 | Autodétermination : La procrastination, cet ennemi intérieur |
Il y a ceux qui parviennent à leurs fins, atteignent leurs objectifs… Et ceux qui remettent sans cesse à demain le début du reste de leur vie. Comment passer de « je procrastine » à « je m’autodétermine » ? Une des difficultés majeures de ceux qui ont quelque souci avec la confiance et l’estime de soi, est de céder plus que les autres au doute négatif. Douter est une qualité intellectuelle… tant qu’elle ne condamne pas à l’immobilisme. Or on le sait, rôde en nous cette petite musique intérieure qui ressasse : « ça ne sert à rien de te lancer, de toute façon tu n’arriveras pas au bout ! Alors à quoi bon ? » Ou celle, encore plus insidieuse, qui dit « ça vaudrait peut-être le coup d’essayer, mais pas aujourd’hui… » aussitôt suivie de dix bonnes raisons de repousser la mise en route du début de l’hypothèse de l’éventualité du projet à … demain… ou après-demain… Comme dans la vieille chanson de Fernand Sardou (Oui, le papa de l’autre !).
Procrastiner, c’est repousser sans cesse à plus tard : moins par simple fainéantise peut-on penser, que parce qu’on manque de confiance, ou parce qu’on redoute les obstacles, les efforts à fournir. Autant que de l’échec, on craint probablement d’être déçu du résultat, par rapport à l’investissement. Fernand Sardou dans sa chanson prend les choses du bon côté, il en sourit. Mais dans la vraie vie il faut bien avouer que les procrastinateurs patentés souvent s’en veulent. Ils connaissent fort bien leur talon d’Achille, mais loin de savoir comment s’en arranger, ils finissent par l’accepter comme une fatalité, à laquelle s’ajoute alors une bonne dose de culpabilité. Assumée. Ou pire : refoulée, comme la poussière qu’on cache sous le tapis plutôt que d’attraper l’aspirateur. On n’osera pas affirmer que l’autodétermination est l’inverse de la procrastination. Mais que la procrastination soit un inverse de l’autodétermination semble une évidence : renoncer à oser entreprendre, c’est l’immobilisme en marche. Diabolique !
2 | Autodétermination : Qu’est-ce ? |
Dans une préface au livre, Stéphanie Arnaud, docteure en sciences économiques et chercheuse en management et ressources humaines, l’explique de façon très claire : « par autodétermination, j’entends la sensation de piloter sa vie en fonction de qui on est vraiment ». Étudiée dans les universités américaines comme un point d’entrée dans la psychologie humaniste et positive, cette approche a trouvé sa place dans différents champs d’application, santé, sport, sciences de l’éducation, puis dans les domaines des ressources humaines et du management. Ce courant s’appuie sur les apports de la philosophie des Lumières, elles même prolongeant l’antique sagesse socratique et le fameux « Connais-toi toi-même ».
Et il rejoindrait à l’évidence le courant de psychologie humaniste de la première moitié du siècle dernier, parmi lesquels on citerait le toujours pertinent Abraham Maslow. Tous ces courants de pensée sont congruents (vont dans le même sens). Ils recherchent des voies vers l’épanouissement de l’humain dans un monde industriel, puis post-industriel, globalisé, mondialisé, qui tend à ne faire de l’humain qu’une variable d’ajustement. Nos quêtes individuelle et collective de bonheur sont probablement contemporaines de cette révolution industrielle. Dominer la matière, l’énergie, créer des technologies toujours plus performantes, peut laisser entrevoir que l’homme peut tout dominer, et ainsi de devenir l’égal des dieux, épanouis et heureux. Même s’il n’en est rien, au bout du compte…
3 | Autodétermination : Y’a de la J.O.I.E. ? |
Ici, nous entrons dans la vraie difficulté de cet article : comment ne pas spoiler le livre tout en évoquant la méthode ? L’acronyme J.O.I.E. sonne comme une belle promesse. Naturellement, les sceptiques du « développement personnel » (lire un très bon papier du magazine Society de juillet 2019, N°111) rappelleront qu’y pullulent des gourous, des escrocs, et autres bonimenteurs aptes à profiter des malaises et mal-être de leurs contemporains, dans une société qui n’épargne personne. Nous défendons une vision différente :
1. Il n’y a pas de mal à chercher à s’améliorer.
2. C’est même recommandé si on veut arriver, au bout du compte, « à mourir satisfait », après avoir vécu « mieux dans sa peau » !
3. Naturellement les sciences humaines sont des sciences molles, souvent invérifiables par la seule analyse en laboratoire.
4. Les neurosciences progressent, le bon sens et la connaissance des individus permettent d’affirmer certaines vérités.
5. Ça ne coute rien d’essayer. Car à la différence de certains régimes qui promettent « une semaine GRATUITE » pour ensuite vous le facturer trois fois le prix (one ne vise personne en particulier), lire un livre n’impose aucune adhésion à aucune association, secte, école de manipulation qui soit.
À chacun de se faire sa propre philosophie, elle est pas belle la vie ? Y a de la JOIE, donc !
4 | Autodétermination : J comme Joyaux |
Les joyaux sont nos désirs, nos rêves, nos envies. Aucune raison de les laisser dormir dans un coin du cerveau pour n’avoir à la fin du film que des remords et des regrets. Il est bon de savoir ce que « l’on vaut », pour ne pas se mentir à soi-même. Oui, c’est bien une porte grande ouverte qu’on enfonce ici. Pourtant, combien de gens sont incapables de s’estimer à leur propre niveau : soit qu’ils se voient bien meilleurs qu’ils ne sont ; soit, plus grave encore, moins bons qu’ils ne sont en réalité. Deux erreurs qui pour l’immense Goethe constituent un égal défaut. Prenons exemple sur les jeunes sportifs qui ont une vraie conscience de leurs qualités. Sachant ce que l’on VAUT, il devient plus aisé de s’interroger sur ce que l’on VEUT vraiment.
Ici le livre « Vivre avec autodétermination » développe des outils pour « faire le point sur ses propres désirs ». Nous en retiendrons un qui parmi de nombreux autres nous parait important : s’appliquer à ne pas viser un idéal qui serait probablement inatteignable, mais avoir des objectifs progressifs à 7 ans, 3 ans, 1an, 1 mois, 1 semaine, demain… Sans oublier MAINTENANT ! Sinon… retour au point 1 du présent article !
5 | Autodétermination : O comme Organisation |
Sur cet aspect comme sur tant d’autres, nous sommes différemment pourvus. À chacun ses façons de penser, d’agir et de faire : il y a ceux qui anticipent, (mais parfois anticipent tellement qu’ils n’arrivent plus à prendre des décisions) ; ceux qui improvisent, et qui s’y retrouvent… ou pas. Il n’y a pas qu’une façon de s’organiser. Deux conseils cependant :
1. Apprendre à distinguer l’URGENT de l’IMPORTANT. Et agir en conséquence.
2. S’offrir si ce n’est déjà fait un AGENDA : papier, ou sur un compte Gmail, avec mise à jour sur les différents devices (smartphone, tablette, ordi de bureau).
Cela ne nécessite plus la moindre manipulation une fois la mise en relation faite, une fois pour toutes.
À quoi on peut ajouter :
3. Suivre ce qui est écrit sur l’agenda, sinon ça n’a aucun sens…
4. Savoir que tout prend toujours plus de temps qu’imaginé au départ.
On parlera peut-être des grandes lois du temps, un de ces jours !
6 | Autodétermination : I comme Implication |
Et l’implication, c’est le passage à l’Action. Le philosophe Alain disait : « il n’y a qu’une seule difficulté avec le Devoir, c’est de le remplir ». On dira qu’il en va de même de l’Action, et de l’Action comme des bonnes résolutions. Chaque année, on a deux moments clés pour en prendre : la rentrée scolaire (donc ces jours-ci), et le Nouvel An. Dans les deux cas, on sait que les bonnes décisions durent au mieux deux semaines, puis s’effacent sous le poids de la routine, du quotidien qui nous mange, et de notre soumission à cette tyrannie molle. Ce qui manque c’est effectivement notre implication : reposant sur une motivation forte à changer, mais aussi sur une meilleure prise en compte de deux éléments trop souvent négligés.
1. Notre environnement et le contexte où nous évoluons… Si un objectif n’a pas été tenu, ce n’est pas nécessairement de notre SEULE responsabilité. Voyons ce que nous pouvons bouger dans notre environnement, et dans l’ambiance générale qui nous entoure, et qui nous faciliterait la tâche.
2. La prise en compte de nos émotions, dont nous avions déjà parlé dans 7X7. En prenant soin de ne pas confondre émotions (ce que je vis), sentiments (ce que je ressens), et jugements (ce que je crois).
7 | Autodétermination : E comme Évaluation |
S’agit-il de faire des points d’étapes pour distinguer ce qui fonctionne ou non dans nos plans d’action ? Sans doute. Mais si l’évaluation porte sur l’agir, elle doit aussi s’intéresser à l’acteur, c’est-à-dire soi-même. Ici, rompons un instant avec notre serment de ne pas spoiler, pour proposer simplement, parmi de nombreux exercices offerts dans l’excellent livre de Hervé Coudière, un rappel instructif et utile sur 10 émotions positives. Elles sont nos alliées dans la mise en œuvre de notre volonté de changer, et leur correspondent 10 émotions négatives qui sans que nous en ayons toujours conscience, nous perturbent, nous freinent, nous enlisent, nous tirent vers le bas, en arrière, nous aspirent vers le marasme. Sachons les distinguer, cultiver les premières, repérer puis résister aux mauvaises.
- Sérénité versus Colère
- Amusement versus Culpabilité (je ne devrais pas prendre du bon temps)
- Gratitude versus Dégoût
- Émerveillement versus Embarras
- Joie versus Haine
- Amour versus Honte
- Intérêt versus Mépris
- Fierté versus Peur
- Optimisme versus Stress
- Inspiration versus Tristesse
Notons que les 10 émotions positives dites dans cet ordre offrent une astuce mnémotechnique. Les premières lettres composent l’acronyme « SAGE, J’AI FOI ». Foi ne signifie aucune référence à aucune religion ou philosophie particulière ; mais FOI en soi-même et en sa détermination à oser bouger. Le livre propose aussi d’autres références, s’appuyant sur une belle maîtrise du choix des mots. Et derrière les mots adéquats, sont les ressources et idées positives à cultiver.
8 | IAutodétermination : Injecter du plaisir dans nos actions |
Si changer se limite à ajouter des contraintes nouvelles à celles qui nous encombraient déjà, il est clair que nous renoncerons très vite. Il faut donc apprendre, peut-être, à injecter du plaisir un peu partout, apprendre à se féliciter, aussi. Le livre propose de nombreux exercices ou tutos pour développer cette autodétermination pour soi, dans son quotidien, avec les autres. Il pointe avec pertinence les freins internes ou externes qui peuvent entraver nos progrès.
Nous en retiendrons cette loi, que nous nous promettons de mettre en œuvre DES AUJOURD’HUI, pour ce qui nous concerne : nous offrir une activité PLAISIR par jour… Mais qui ne soit pas la soumission à une addiction ou compulsion ! S’offrir un esquimau, trois whiskies et dix poignées de cacahuètes chaque jour, ça ne vaut pas ! Il s’agit du plaisir à faire : être dans l’agir, et s’encourager à poursuivre.
En fait la seule vraie difficulté tient en un mot : PERSEVERER. A condition que ce ne soit pas dans l’erreur.
9 | Pour en savoir plus |
Vivre avec autodétermination, ouvrage de Hervé Coudière consultant et coach en management, s’accompagne d’un long sous titre : « La méthode J.O.I.E pour s’épanouir au travail et en privé ». Le libre de 254 pages est publié par les Editions Géréso, spécialistes des questions RH, management, développement personnel. Au prix de 23 €, il est également disponible en version eBook.
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