A quoi ressemblera votre maison dans le futur ?
De l'impression 3D à l'utilisation de champignons, de bactéries pour recycler le béton et du carton, la maison de demain nous surprendra par son audace et ses innovations. Petit tour d'horizon avec 7x7...
Beau, pratique et écologique, ce triptyque est au centre de la recherche dans le domaine de la construction. La tendance est aux écomatériaux et même si le béton continue de couler, il prend de nouvelles allures et s’accommode des fibres végétales et se laisse recycler par les bactéries. La matière est de plus en plus intelligente, les biotechnologies sont au service du confort. Petit tour dans les innovations du futur.
1 | S’il vous plaît … dessine-moi une maison |
Bientôt les imprimantes 3 D vont remplacer les grues dans les chantiers de construction. Les domaines d’application de cette nouvelle technologie ne cessent d’évoluer. Aujourd’hui on peut imprimer sa propre maison sans grand peine. Les Russes ont été les précurseurs en la matière. Apis Cor en a fait la démonstration, à de très basses température et révèle un coût de 13, 30 euros par mètre carré de mur de béton . Cette méthode rapide a pour autres avantages de gagner en matière puisqu’elle se passe de coffrage. Elle réduit aussi, considérablement, le coût de la main-d’œuvre. Les Américains, eux, se préparent déjà à construire des maisons sur Mars ! Des recherches dans des laboratoires à University Southern California, travaillent à automatiser les constructions hors orbite. Pendant que se disputent Russes et Américains, le Chinois WinSun Decoration Design Engineering Co a construit une dizaine de maisons de 200 m2 (en préfabriqué) en 24 heures ! Entretemps les Espagnols se baladent tranquillement sur leur pont 3D à Madrid.
2 | Faites pousser vos murs ! |
Si les champignons ont déjà démontré leurs vertus culinaires et même curatives, aujourd’hui elles font leurs preuves dans l’isolation des bâtiments. Une solution 100 % écologique, non allergène, ignifuge et peu coûteuse. En réalité, il ne s’agit pas de fabriquer des isolats à base de champignon mais de les faire pousser ! Grâce à ses propriétés liantes, le mycélium des champignons placé dans un moule peut agglomérer différents résidus. Ne jetez rien : paille, noyaux d'olives ou même des feuilles de maïs en constituent les matières premières.
Laissez mijoter la mixture avec des ingrédients tels que : eau, minéraux, peroxyde d’hydrogène et de l’amidon…et le tour est joué ! Au bout d’une dizaine de jours, votre isolant est prêt. Il est léger et très résistant. Même si Écovative en vend depuis quelques années déjà à très bas prix, le mycélium reste une solution qui ne tient pas à long terme mais s’avère pratique dans bien des cas ! A défaut de fumer de la moquette, il reste des champignons sur les murs à déguster !
3 | Le bio c’est aussi dans les carreaux ! |
Les laboratoires allemands Fraunhofer ont mis au point un carrelage, nouvelle génération, et surtout écologique fabriqué à partir d’huile de lin, d’époxy et de fibres naturelles.
Ces bio carreaux peuvent s’adapter à diverses utilisations : résistants à la chaleur (jusqu’à 120 °) et aussi au froid, ils sont utilisables aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. On peut même les rendre lumineux en intégrant des pigments fluorescent et éclairer son jardin tout en réduisant sa facture d’électricité.
Biodégradables et biostables, les bio carreaux sont aussi résistants aux chocs et absorbent le bruit ce qui permet de réduire le coût de l’isolation sonore
4 | Recycler avec des bactéries ? Laisse béton ! |
En France, des chercheurs sont en train d’isoler des souches bactériennes calcifiantes qui permettent de réutiliser les granulats de béton. Oui, c’est bien ça, il s’agit de recycler du béton à l’aide de micro-organismes !
Pour rappel : En France, 20 vingt millions de tonnes de déchets de béton sont valorisables, dont seulement dix pour cent le sont réellement. Le recyclage du béton est lent et coûteux et consiste à produire un granulat à partir d'un béton déjà̀ hydraté mais la matière ainsi obtenue est souvent poreuse, de faible résistance et demande plusieurs années de stockage.
L’utilisation de bactéries capables de bio-précipiter des carbonates de calcium permettrait de réduire cette durée à un mois et de diminuer la porosité. Une solution en béton quoi !
5 | Pour résister aux secousses, de nouveaux immeubles à la rescousse ! |
Certains scientifiques prédisent les pires tremblements de terre à l’avenir. Selon de récentes estimations, les victimes des séismes devraient atteindre environ 2,8 millions d'ici 2100 !
Pour parer à ces scenarios catastrophes dignes des blockbuster d’Hollywood, des équipes de chercheurs se sont penchés sur la question pour réduire le risque de mortalité dans le cadre du projet Meta-Forêt.
L’idée est de créer une sorte de barrière qui permettrait d’absorber l’énergie des ondes et les empêcherait de se propager. Les immeubles qui joueront ce rôle seront construits en banlieue et devraient « piéger » les ondes de surface et annuler le bruit sismique. La question qui se pose est : qui voudrait habiter dans ces immeubles sensés absorber les secousses pour les autres ?
6 | Pirouette, cacahuète… |
« Sa maison est en carton, ses escaliers sont en papier… », dit la comptine. Aujourd’hui, une maison est carton est devenue une réalité et il paraît même que ce n’est pas très compliqué à faire !
C’est d’abord le célèbre architecte japonais Shigeru Ban qui en a eu l’idée. Au pays de l’origami, le papier est roi ! Les maisons en carton ont très vite séduit par leur aspect fonctionnel : habitats éphémères conçus pour reloger les victimes des tremblements de terre au Japon et ceux d’urgence au profit des réfugiés du Rwanda.
Au-delà du côté pratique, une véritable esthétique s’est révélée dans la magnifique « paper church » conçue par le même architecte. Depuis ces expériences qui datent, les Hollandais ont développé la technique et proposent des maisons très résistantes d’une durée de vie qui peut atteindre jusqu’à 100 ans. Il faut compter en moyenne 70 000 euros pour une maison complète construite à partir de plusieurs modules de carton recouvert d’un enduit imperméable garantissant une étanchéité qui n’a rien à envier aux maisons en dur.
7 | Il suffit d’une botte et d’un chapeau ! |
Le futur c’est aussi le passé. L’architecture se tourne de plus en plus vers des techniques anciennes dont le savoir-faire tend à disparaitre. Le CRAterre de Grenoble a fait de ce renouveau son cheval de bataille. Aujourd’hui et bien plus qu’avant, on pense que l’avenir est dans les constructions en terre. Ceux qui croient qu’elles ne sont pas résistantes sont invités à aller visiter le grenier de Ramesseum en Egypte, bâti sous Ramses II, vieux de 3300 ans et toujours debout !
Il faudrait préciser aussi que les constructions en terre ne sont pas réservées aux seules zones arides. Il suffit d’apporter la protection nécessaire : un bon chapeau et des bottes dit-on dans le jargon des amoureux de la terre. Autrement dit : il faut une bonne toiture pour permettre le ruissellement des eaux et des soubassements pour empêcher leur stagnation. Cette méthode a pour avantages d’être bien évidemment écologique et peu coûteuse en plus d’apporter un confort thermique et acoustiques très recherchés. L’effet plastique n’est pas en reste. Le terre permet, en effet, des jouer avec les formes et s’adapte à différents matériaux comme l’a démontré l’expérience autrichienne de Martin Rauch et Robert Felber où les plaques de verres viennent renforcer la beauté de la terre et sublimer son grain. La maison en terre peut-être la solution pour demain !
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