Un voyage en Balkanie
Au Kosovo, en Albanie ou en Macédoine, l'Europe vit dans un autre siècle. Allez vérifier sur place, ce n'est qu'à deux heures de vol...
Cet été, sortez des chemins battus, oubliez les Marbella, Ibiza, Mykonos, Saint Trop ou Le Touquet. Allez faire un tour en Adriatique. Mais pas n’importe où. La Croatie, c’est magnifique, mais on n’y parle qu’allemand et c’est hors de prix. Corfou, c’est idéal l’été… mais toute l’Europe le sait. Non, osez bifurquer, faites un pas de côté et suivez le guide.
A voile ou à vélo, Alain Fredaigue visite le monde par des chemins de traverse. Il a pris un vol direction Pristina au Kosovo, enfourché son vélo et parcouru 900 kilomètres dans des Balkans désertes. Voilà du tourisme expérimental aux marges oubliées de l’Europe.
Vous n’êtes pas obligé de le suivre à vélo. On trouve aussi des voitures sur place. Et vous reviendrez plus dépaysé que jamais des pays de Leonarda, Enver Hoxha et Alexandre le Grand !
1 | Pristina, capitale des arracheurs de dents |
C’est ici dans un quartier de la capitale du Kosovo que viennent des milliers d’européens en quête de soins dentaires pas chers.
Les cliniques dentaires rivalisent avec les marchands de luminaires et ne lésinent pas sur les néons publicitaires. Sur deux ou trois étages, on peut se refaire le dentier pour quelques euros.
2 | Kosovo, la route des martyrs |
Les mornes routes du Kosovo sont agrémentées de centaines de petits mémoriaux en souvenir de la guerre. Ceux-ci sont plus où moins imposants, en fonction, je suppose, de la richesse des familles. Mais ce qui frappe, c’est la jeunesse de ces enfants-soldats qui ont tous entre 18 et 25 ans.
De nouvelles stèles apparaissent, nombreuses par endroit. Toujours des représentations de jeunes, mais celles-ci évoquent les morts par accident de voiture. D’ici quelques années, il y aura plus de morts de la route que par la guerre
3 | Albanie, où sont les femmes ? |
Les villages accrochés à la chaine des Alpes Albanaises feraient d’excellents décors pour un film de Sergio Leone. Les hommes arrivent à cheval (de petits chevaux), et s’installent sous l’auvent de tôle qui fait office de terrasse pour boire des coups. Quant aux femmes … on n’en n’a quasiment jamais vues, où alors très âgées, courbées dans les champs.
4 | Peshkopi, une nuit avec Enver Hoxha |
Peshkopi peut s’enorgueillir de ses Champs Élysées albanais. Une belle avenue piétonne bordée de restaurants et d’hôtels aux noms clinquants. L’hôtel Korabi avec ses 180 chambres, est un des survivants de la riche époque où Enver Hoxha pouvait inviter quelques centaines d’amis ou organiser des symposiums sur la réforme agraire. Nous serons visiblement les seuls hôtes de l’hôtel ce soir-là, mais cela ne nous empêchera pas d’avoir la 25ème chambre au fond du couloir du troisième étage…
5 | Albanie, terre promise de la Mercos |
En Albanie, il n’existe qu’un seul type de véhicules : la Mercos. Sous toutes ses formes, de tous âges (de le plus rutilante à l’épave africaine), tout le monde doit rouler en Mercedes. Les nombreuses casses ou les garages ne contiennent que des Mercedes. Mais pour être fier de sa voiture, encore faut-il qu’elle brille et dans les petites villes, il n’est pas rare de trouver jusqu’à 10 stations de lavage collées les unes au autres. A 25 cts le lavage complet, y’a de quoi faire briller les chromes. Et pour les plus passionnés, rien ne vaut une bonne douche le soir, sous le logo étoilé à trois branches.
6 | Ohrid, une salade Macédoine de religions |
Idéalement située au bord d’un gigantesque lac, aux confluents de l’Albanie et de la Grèce, Ohrid est surnommée la Jérusalem des Balkans à cause des 365 églises qu’elle a bâti au fil des siècles. Quelques mosquées et un théâtre romain rappelle que nous ne sommes pas les premiers arrivants. Les grands penseurs et le corps magnifié ont largement leur place avec des immenses statues de bronze.
7 | Ohrid, sur la grève abandonnée |
Les bords du Lac d’Ohrid ont dû connaitre leurs heures de succès à l’époque de la République Socialiste de Macédoine, rattachée à la Yougoslavie. Les rives ne sont qu’une suite d’hôtels désuets, d’anciens embarcadères et pauvres paillotes déplumés. Les bateaux construits à l’aide de plaques de tôle rivetées rouillent tranquillement dans un bleu qui avale l’eau et le ciel...
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