7 raisons de devenir bordelais
Chez 7x7, on assume notre schizophrénie, après le Bordeaux bashing, voici une bonne dose de Bordeaulâtrie !
Sur ce site qui sait compter jusqu’à 49, j’ai lu un listicle qui dénigre le 33. Sous prétexte que, sur les bord de la Garonne et aux abord de la Gironde, la pluviométrie est plus forte que le long de la Seine, que les trottoirs sont petits et que certains chiens y font leurs besoins, ce monsieur Slimane-Yann Ammor Bihan, s’est cru autorisé à calomnier la plus belle ville au nord des Pyrénées.
Que ce beur breton qui semble connaître un peu Bordeaux pour mieux l’assassiner continue donc à se morfondre à Rostrenen, Montparnasse ou Mers-Sultan.
Mais toi, mon ami Parisien ou même Français ou même terrien, n’hésite pas à t’installer dans la plus belle ville au sud de la Loire. Et maintenant que la plus belle ville de France est à 2 heures de la plus belle ville du monde, plutôt 7 fois qu’une !
1 | Ici, c’est Paris |
Si tu es Parisien, lecteur mon ami, tu sais combien il est pénible d’être dénigré dès qu’on quitte la porte d’Orléans. La France entière nous envie donc nous déteste. Est-ce que nous, on exècre les Basques, les Bretons, les Corses ou les Lyonnais ? Ben non, puisqu’on était, nous ou nos parents, l’un ou l’autre avant. Même les Marseillais, tiens. Y a que les supporters du PSG pour abhorrer les Marseillais. Nous, les Parisiens pas ultra, on s’en fout en fait.
Mais là où ça devient pénible, c’est quand on décide de s’installer là bas. Regarde cette cité genre rose où, soit disant, même les mémés aiment la castagne. C’était à la mode avant Bordeaux. Ah, j’en ai connu des Parigots séduits par le fumet du cassoulet ! Tu les voyais revenir dépressifs, ostracisés, méprisés, humiliés, outragés, brisés, limite martyrisés.
A Bordeaux, tu ne risques pas ça. Parce que le Bordelais, tu vois, il n’a pas de complexe d’infériorité par rapport au Parisien. Car il est aussi arrogant que nous, aussi insupportable. comme le démontre la vidéo de l'asso Controle Z, là-haut. Et presque aussi détesté. Le Bordelais, c’est le Parisien de la Province. Un Parisien un peu snob, mais chic. Un peu comme, à Paname, les bourgeois de droite qui vivent rive gauche. Tu saisis ?
2 | Ici, on voyage dans le temps |
Tu connais Saint Petersbourg ? Moi non plus. Mais quand tu te postes rive droite (c’est la courbe inférieure de la Garonne, c’est peu l’inverse de Paris) et que tu regardes en face, tu te dis que tu as le chance de vivre dans la plus belle ville du monde à l’Est de la Neva. Bordeaux, c’est d’abord une perspective, un ruban de pierres blondes qui épouse une courbe tranquille.
Viens vivre ici, je t’assure tu ne te lasseras pas de la vue. A Paris, on vit au XIXe siècle, sous Haussmann. Viens vivre ici, au XVIIIe siècle, sous Montesquieu. C’est beaucoup plus élégant.
3 | Ici, on crée de la valeur |
Cher Slimane Yann, tu persifles contre Bordeaux, sous prétexte qu’il n’y a pas de boulot. Ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas tout. Car les bords de la Garonne sont d’abord une terre fertile pour les entrepreneurs. Tu savais que Cdiscount, c’était made in Bordeaux ? Tu connais Concoursmania, un des leaders du datamarketing. T’as téléchargé News Republic, la meilleure appli de curation d’infos (1800 médias inside dont 7x7) utilisé par huit millions de personnes dans le monde ? Minute Buzz est né ici aussi. Et Valorem, une big PME dans les énergies renouvelables. Il n’y a pas que du pinard et des grosses boites dans le coin. Bordeaux sait créer les emplois qu’on ne lui donne pas.
4 | Ici, c’est le pays de l’identité heureuse |
Quand ce type s'est installé à la mairie, la France se déchirait depuis des années entre deux religions qui pourtant vénèrent le même Dieu. Mais le maire de Bordeaux a réussi à maintenir sa ville à l’écart de la guerre civile pendant ses mandats… Lui, c’est Michel de Montaigne. Il y a plus de quatre siècles, il a testé le concept d’identité heureuse.
Et ça continue. Attention, je ne dis pas que c’est le paradis. Mais franchement quand tu connais Saint-Denis ou Vénissieux, tu te sens bien chez Ali Juppé et Tareq Oubrou. L’imam de Bordeaux est le punching ball préféré de la droite tradi comme des muslims réacs. Et quand tu lis ses interviews, tu comprends pourquoi l’ennemi de mes ennemis est mon ami...
6 | Ici, c’est le Sud Ouest |
Bordeaux est devenue une ville chère, c’est vrai. L’immobilier a flambé et il semble évident que SYAB a écrit toutes ses insanités sur sa ville préférée dans le seul but de faire fuir les Parisiens qui font monter le prix des loyers et du mètre carré. Mais faut-il se borner à radoter que la pierre est chère en oubliant que la chère est fière ? Ici, c’est le Sud Ouest, on mange aussi bien qu’à Lyon. Mais pour moins cher.
Je ne te parle pas des étoilés, Joël Robuchon, Philippe Etchebest ou Gordon Ramsay. Mais de la bonne barbaque bien arrosée de la Tupina, du Cochon volant ou de la Taupinière. Si t’es végétarien, on fera avec. Il y a une fromagerie qui est une tuerie. Si tu es viandard, va voir Ma Boucherie Préférée dont on ne sort jamais déçue. Si tu es allergique aux pesticides, fréquente les marchands de vin bio comme la Cave d’Antoine.
Et si ton carnet d’adresse est aussi garni, n’hésite pas à partager…
7 | Ici Londres |
Je dois préciser ma pensée sur ces Parisiens de la province. Bordeaux n’est pas seulement le miroir de Paris. C’est aussi la petite sœur de Londres. Encore un petit cours d’histoire si tu veux bien. Le 21 mars 1152, Aliénor d’Aquitaine épouse Henri Plantagenêt qui reçoit la couronne d’Angleterre deux ans plus tard. Et hop, Bordeaux devient anglaise. Près de deux cents ans avant la guerre de cent ans ! La Guyenne est restée fidèle à la couronne d’Angleterre pendant 301 ans. Ça marque.
Alors, si aujourd’hui on dit que les Bordelais sont froids et hautains, c’est aussi parce qu’on n’a pas compris qu’ils sont flegmatiques, un peu snobs, très chics. So british quoi. Et bien élevé en prime.
Ici, on traverse dans les clous, mais on ne t’engueule pas si tu traverses en dehors. Tu saisis la nuance ? Ce n’est ni Marseille, ni Genève. Et on va dire que c’est plutôt agréable à vivre, hein.
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