Objectif Mars : le plan d’Elon Musk pour coloniser la planète rouge
Vous avez 100.000 dollars de côté ? Vous n’avez rien de prévu en mars 2024 ? Et vous n’êtes pas malade en apesanteur ? Elon Musk a déjà imaginé où vous pourriez passer le reste de votre vie… si vous survivez.
Il n’a pas le charisme de Steve Jobs. Limite s’il ne bute pas sur des mots. Mais jamais le mythique fondateur d’Apple n’a osé aller loin, aussi fort et aussi haut qu’Elon Musk. Le 27 septembre, le milliardaire génial (et complètement frappé), cofondateur de Paypal, concepteur de l’hyperloop, créateur de Tesla et Space X, a profité du congrès astronautique à Guadalajara au Mexique, pour présenter son programme martien. Premier voyage ? Dans seulement huit ans…
1 | La bande annonce d’un projet fou |
Avant de vendre un ticket, Musk vend du rêve. Sa conférence est un peu longue, mais elle est assortie d’une vidéo hollywoodienne, avec musique assortie et effets spéciaux kubrikiens. Du décollage de la fusée à l’amarsage sur la planète rouge, tout semble réglé comme sur du papier à musique. Un fantasme SF presque abordable...
2 | 100.000 dollars l’aller simple |
Le projet de Musk, c’est d’abord du « marsketing ». On peut s’offrir un voyage interplanétaire « pour moins cher que le prix d’une maison », dit-il comme un vendeur d'aspirateur. Certes, le premier vol sera cher car, à l’heure actuelle, un tel projet couterait environ 10 milliards de dollars par personne ! Mais avec les économies d’échelle et un optimisme inoxydable, le milliardaire d’origine sud africaine espère ramener le ticket à 100.000 dollars. C’est toujours moins cher qu’une Tesla model X...
On a fait le calcul : ça fait 55 $ par jour. Et pour ce prix-là, on fait 123 000 km en 24 h. Avec vue sur les couchers de soleil, de terre, de lune, de Mars, le restaurant, les jeux, les galipettes en apesanteur, all inclusive ! Franchement Croisières Costa peu aller se rhabiller face à Space X.
3 | La fusée est recyclable |
C’est le véritable avantage concurrentiel de Musk sur ce projet. La vidéo montre très bien comment fonctionne le système. Le lanceur Falcon Heavy baptisé BFR (ou "Big Fucking Rocket" pour les intimes) revient à son point de départ une fois la navette en orbite. BFR embarque une citerne et rédecolle pour faire le plein. Le tout ne prend que 20 minutes.
Puis la navette BFS (ou "Big Fucking Spaceship" pour les intimes) est propulsée avec ce nouveau carburant en profitant de l’orbite lunaire. Puis vogue la galère avec des voiles solaires...
4 | Un voyage « fun » |
C’est Musk qui le dit : «Il faut que ça soit fun et excitant. Il ne faut pas que ça soit inconfortable et ennuyeux». Space X proposera donc des jeux, un restaurant et une salle de cinéma pour ce voyage qui va durer cinq mois… en apesanteur. On espère qu’il y aura une salle de gym aussi pour tenir la forme sur Mars.
5 | Le but : coloniser Mars |
Elon Musk assure que BFR peut encaisser un millier de lancement. Lors de chaque voyage, BFS (qu’on devra changer tous les six aller-retour) transporterait une centaine de passagers. De quoi fonder rapidement une ville. Mais là, Elon Musk est moins disert. Une fois arrivé, les passagers bénéficieront d’un « bouclier » pour respirer et commencer la terraformation qui pourrait prendre un siècle… Ah ? Space X n’est qu’un transporteur, explique Musk. Il va donc falloir aussi trouver des promoteurs. Donald Trump ?
6 | Vers l’infini et au delà |
Après Mars, Elon Musk prévoit déjà d’autres planètes à coloniser. « « C’est l’intérêt de pouvoir ravitailler en orbite. Vous pouvez voler de mars à Jupiter sans problèmes », précise-t-il. Il pense notamment à Europa, une des lunes de Jupiter et qui pourrait abriter des traces de vie extraterrestre.
7 | Mais c’est sérieux, tout ça ? |
Les experts sont quand même dubitatifs. «Il est improbable que (Musk) soit capable d'amener des humains sur Mars en 2025» estime John Logsdon, ancien directeur de l'Institut de politique spatiale de l'Université George Washington dans la Presse. Le problème est moins technologique que financier. Space X n’a pas les dizaines de milliards de dollars requis pour un tel programme. Le spationaute à la retraite, Leroy Chiao est plus optimistes : « Elon Musk se fixe des objectifs agressifs, et même s’il ne parvient pas toujours à les atteindre, normalement il est capable de le faire. Je dirais que c’est possible », a-t-il déclaré à l’AFP.
En attendant, Elon Musk inspire d’autres milliardaires. Jeff Bezos, a révélé ce mois-ci ses plans pour construire lui aussi une énorme fusée baptisée New Glenn… Et pourquoi pas Fucking New Glenn ?
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