7 bonnes nouvelles de la vie sur Terre
Cette semaine, l'humanité réussit à nous donner des nouvelles sensationnelles qui remontent aux fins fonds de l'univers, en passant par le vide-grenier de Bruniquel. Prêt pour les feel good news ? On a encore mieux : les feel « god » news.
Il a fallu 7 jours au Seigneur pour créer le monde. Il nous en a fallu autant pour le redécouvrir. De la comète Tchouri à la planète Mars, en passant par Néandertal, Bilbao, Aristote et la Phénicie, 7x7 vous propose un parcours ébouriffant qui passe même par le métro de Rome. En route pour de nouvelles aventures – du 20 au 28 mai 2016 !
1 | Et si Tchouri nous avait donné la vie ? |
On a découvert de la glycine sur la comète Tchouri. Pas la fleur, hein, mais l'acide aminé. Or l'acide aminé, les amis, c'est ce qui constitue les protéines. Et les protéines, c'est ce qui est nécessaire au fonctionnement d'une cellule, c'est-à-dire (roulements de tambours) : la vie.
Bien sûr, on pourrait s'en tamponner le coquillard, vu que Tchouri est à 500 millions de kilomètres de la Terre, et que ça fait loin même si on aime les balades interstellaires. La sonde européenne Rosetta qui a été envoyée il y a douze ans sur la comète a besoin de 20 minutes pour nous communiquer ses informations, et là on en parle pas du journal gratuit.
Selon l'astrophysicien du CNES Francis Rocard, interrogé le 27 mai sur RTL, cette découverte pourrait donner corps à la théorie selon laquelle les comètes chargées de glycine auraient bombardé notre planète et semé les acides aminés dans les océans, faisant ainsi naître la vie sur Terre. Moralité : nous sommes tous des extraterrestres. Et c'est ainsi qu'on peut chanter en ce week-end orageux : « It's raining men, alleluiah ! » Enfin, c'est pas le tout, mais moi j'ai piscine. Ou glycine. Enfin vous voyez ce que je veux dire. Je sais, c'est glissant...
2 | Néandertal sort du néant |
Des stalagmites disposées en anneaux, au fond d'une grotte souterraine du village de Bruniquel, dans le Tarn-et-Garonne. Peut-être s'agissait-il d'une piscine, d'un cercle funéraire, d'une salle de bal... Nul ne sait. Ce que l'onvient d'apprendre en revanche, grâce à la datation effectuée à l'uranium-thorium, c'est son âge : 176 500 ans. Ce qui signifie de façon certaine que les bâtisseurs de cette étrange structure n'étaient pas des Homo sapiens.
On savait déjà que l'homme de Néandertal maîtrisait le feu, qu'il enterrait ses morts et taillait des outils, sans oublier de se maquiller avec des pigments d'ocre avant d'aller chasser le mammouth ou le bison. L'an dernier, il a été démontré qu'il nous avait légué 2 % de son génome, prouvant enfin que Néandertal – sorti d'Afrique il y a près de 400 000 ans – avait rencontré l'Homo sapiens aux alentours de 40 000, avant de disparaître pour des raisons jamais élucidées quelque 10 000 ans plus tard.
Enfin, comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, sachez que le dimanche 5 juin se déroulera à Bruniquel le vide-grenier annuel du village, organisé par le comité des fêtes, avec de la petite restauration et des boissons fraîches.
3 | Des gravures rupestres de plus de 12 000 ans découvertes en Espagne |
70 peintures d'animaux sur environ 100 mètres ont été trouvés dans la grotte d'Atxurra, près de Bilbao. Chevaux, bisons, chèvres et cerfs dateraient du paléolithique supérieur, c'est-à-dire il y a plus de 12 500 à 14 500 ans. Les spéléologues ont découvert ces gravures et peintures à 300 mètres de profondeur en septembre dernier, mais cette information n'a été diffusée que le mardi 24 mai par les autorités locales.
Malheureusement pour nos yeux, la grotte d'Atxurra ne sera pas ouverte au public. On se consolera en allant à 53 kilomètres de là visiter le musée Guggenheim à Bilbao. Pas sûr que l'expo durera 12 000 ans, alors on se grouille !
4 | Aurait-on retrouvé la tombe d'Aristote ? |
On va dire que ça « tombe » bien : les spécialistes d'Aristote étaient justement en train de fêter le 2400e anniversaire du père de la métaphysique à Thessalonique quand un archéologue grec, Kostas Sismanidis, a confié publiquement qu'il pensait avoir retrouvé le monument funéraire d'un des plus grands savant de l'humanité, né en -383 et mort en -322. Disciple de Platon, Aristote a éduqué Alexandre Le Grand et a laissé une œuvre abondante, à la fois philosophique et encyclopédique, qui le désigne comme un des fondateurs de la culture occidentale.
Connu pour avoir mené des observations précises et rigoureuses afin de comprendre le monde, il écrivit cependant que les femmes n'avaient pas le même nombre de dents que les hommes, et justifiait leur asservissement par leur infériorité naturelle, puisqu'elles ne produisaient pas de sperme. Quant aux esclaves, il les décrivait comme des outils au service d'un maître – qu'ils produisent ou non du sperme. Après on va nous dire que ce monsieur est l'inventeur de la logique !
C'est à Stagire, en Macédoine, que se trouveraient les vestiges du fameux tombeau. En arc de cercle, d'une taille de 10 x 10 mètres, il aurait contenu les cendres d'Aristote, rapportées de l'île de Chaldis où le philosophe est mort de façon mystérieuse : certains disent qu'il a succombé à la maladie, d'autres qu'il aurait été jeté aux lions ou qu'il aurait comme Socrate bu la ciguë, à moins encore qu'il ne se soit jeté dans l'Euripe. En attendant, en Macédoine, des milliers de réfugiés attendent de pouvoir passer en Europe, ce monde civilisé qu'il aurait inventé. Il serait temps que l'on entre avec Van Vogt dans le Monde des « non-A »... ce roman de science-fiction où l'on vit selon une logique « non aristotélicienne ».
5 | Phénicie, aussi ! |
Il a 2500 ans. Son squelette a été retrouvé en 1994 à Carthage, en Tunisie, sur la colline de Byrsa, d'où il tient son surnom. Aussi appelé "Ariche", il est le plus ancien Phénicien connu à ce jour. Et, pour la première fois, son ADN a été séquencé. Les chercheurs néo-zélandais à l'origine de l'étude, publiée le mercredi 25 mai dans la revue américaine PLOS One, ont ainsi découvert que "le jeune homme de Byrsa" appartenait à un groupe génétique rare, appelé "U5b2c1", dont l'ancêtre maternel commun était originaire d'une région côtière du nord de la Méditerranée, très probablement de la Péninsule ibérique.
De quoi confirmer l'existence d'un lien génétique entre les Phéniciens de Carthage et l'Europe. "Ariche" ressemblerait ainsi plus à un Portugais d'aujourd'hui qu'à un Libanais. Les chercheurs n'ont en effet retrouvé aucune trace de la lignée génétique "U5b2c1" chez 47 Libanais, alors que l'on situe l'origine des Phéniciens dans la région où se trouve l'actuel Liban. Une découverte qui permettra peut-être de percer les mystères de cette ancienne civilisation proche-orientale, dont l'histoire est jusqu'à présent fondée, selon ces chercheurs, "sur les récits probablement biaisés de leurs rivaux romains et grecs".
6 | Le métro de Rome donne le vestige |
La construction de la troisième ligne de métro de Rome n'est pas de tout repos. Depuis 1990, le projet a changé 25 fois de parcours, le budget a été multiplié par 4, et on n'a construit que la moitié des stations. Comme dans le film de Roberto Rossellini, Roma Citta Aperta ("Rome, ville ouverte"), le moindre coup de pioche fait apparaître des vestiges archéologiques, qui interrompent les travaux. Dernière découverte en date : une caserne entière datant du IIe siècle après J.-C., qui accueillait la cavalerie de l'empereur Hadrien. Fresques, mosaïques, statues : l'ensemble devrait être visible pour les voyageurs quand le métro sera inauguré, si tout va bien, en 2022.
7 | Mars ou rêve |
Marcher sur Mars ? Nous n'y sommes pas encore. Mais une étude publiée le jeudi 26 mai dans la revue Science pourrait être un premier pas. Celle-ci montre que Mars a connu une longue période glaciaire, qui a pris fin il y a environ 370 000 ans. Depuis, quelque 87 000 kilomètres cube de glace se sont accumulés, majoritairement au pôle nord selon les scientifiques.
Cette découverte permet de mieux appréhender les variations climatiques et les cycles saisonniers – passés, présents et futurs – sur Mars. "L'étude de la glaciologie sur Mars est important pour l'exploration humaine de la planète dans le futur, explique l'un des chercheurs à l'origine de l'étude, Isaac Smith. Car l'eau sera essentielle pour permettre l'établissement d'un avant-poste habitable." Et ce n'est pas de la science-fiction : le Nasa envisage une première mission habitée sur la planète rouge à l'horizon 2030.
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