7 choses à savoir sur l’éducation positive

Selon Jane Nelsen, pionnière de l’éducation positive, et auteure de l’ouvrage « Positive Discipline », publié pour la première fois en 1981, « la discipline positive est un mélange de fermeté et de bienveillance. Vous devez être ferme sur ce que vous attendez tout en étant bienveillant et respectueux envers l’enfant. »

Loin de tout laxisme, l’éducation positive pose des limites claires et exerce une autorité bienveillante, offrant un cadre sécurisant et respectueux.

L'éducation positive met en lumière le rôle crucial de l'empathie et de la bienveillance dans le développement de l'enfant. Comme le souligne Catherine Gueguen, pédiatre française spécialisée dans l’éducation positive : « A chaque fois qu’on a une attitude empathique (sentir et comprendre des émotions de l’autre) et bienveillante (c’est être empathique), qu’on est soutenant, encourageant, cela permet au cerveau de se développer. (… ) cela fait développer des circuits cérébraux qui vont permettre à l’enfant, progressivement, de savoir gérer ses émotions ».

L’éducation positive s’oppose fermement à toute forme de violence éducative, qu’elle soit physique, verbale ou psychologique. Des recherches ont démontré que ces pratiques nuisent au développement cérébral de l’enfant, entraînant des troubles émotionnels et comportementaux à long terme. Face à ces constatations, de nombreux pays ont pris des mesures pour interdire les violences éducatives et promouvoir des pratiques éducatives alternatives. En France, les violences éducatives ordinaires des parents sur leurs enfants sont, depuis la loi du 10 juillet 2019, interdites. “L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques.”

La France devenait à cette occasion le 56^ème État du monde à interdire les châtiments corporels sur les enfants. Le premier pays à interdire la fessée et tout châtiment corporel fut la Suède, en 1979. La Finlande et la Norvège ont emboîté le pas en adoptant des lois similaires en 1983 et 1987. Ces législations visent à encourager des méthodes de discipline basées sur le respect, la bienveillance et la communication, appuyées par des recherches scientifiques sur les effets des violences éducatives.

Malgré ces interdictions, les châtiments corporels restent encore présents dans certains foyers, bien que leur pratique soit de plus en plus condamnée et décriée au niveau mondial.

Selon Daniel Siegel, auteur de La discipline sans drame, « Quelle que soit notre réponse spécifique aux écarts de conduite de nos enfants, il y a une chose que nous devons faire : rester émotionnellement connectés avec eux, même et peut-être surtout lorsque nous posons les règles. Après tout, c’est lorsque nos enfants sont le plus perturbés qu’ils ont le plus grand besoin de nous. Pensez-y : ils préfèreraient de loin ne pas éprouver la frustration, la colère, la perte de contrôle qui les envahissent.»

En éducation positive, les émotions sont au cœur de l’apprentissage. Lorsque l’enfant est bouleversé, la connexion émotionnelle est cruciale pour l’aider à se recentrer. Avant de poser des règles ou d'intervenir, il est essentiel de comprendre ce qu’il ressent. Cette approche renforce la réceptivité de l'enfant, rendant l’apprentissage des limites plus efficace. L'empathie permet de transformer les moments de crise en occasions d'enseignement, où l'enfant apprend à gérer ses émotions. En restant connecté émotionnellement, on crée un climat de confiance propice à l'épanouissement, tout en lui offrant des outils pour mieux réguler ses comportements à l'avenir.

Les conséquences naturelles et logiques sont des outils clés de l'éducation positive. Elles permettent à l'enfant de comprendre l'impact direct de ses actions, favorisant ainsi l'apprentissage par l'expérience. Une conséquence naturelle découle directement d'une action sans intervention de l'adulte, comme être mouillé après avoir oublié son manteau sous la pluie. Une conséquence logique, en revanche, est instaurée par l'adulte et est cohérente avec l'acte, par exemple, nettoyer si on renverse quelque chose. Ces approches renforcent le sens des responsabilités et encouragent la résolution de problèmes. Elles se distinguent des punitions en évitant tout jugement ou humiliation. Comme le souligne Jane Nelsen, pionnière de l’éducation positive : « Les enfants apprennent mieux lorsqu’ils se sentent connectés et respectés. »

Pour en savoir plus sur les conséquences naturelles, des exemples et des conseils pratiques sont disponibles sur le blog Papa Positive.

L’éducation positive met l’accent sur la coopération entre l’enfant et l’adulte, favorisant une relation basée sur le respect mutuel plutôt que sur l’autorité stricte. Cette approche invite à inclure l’enfant dans des décisions adaptées à son âge, renforçant son sentiment d’appartenance au groupe familial ou scolaire.

Plutôt que de donner des ordres, l’adulte propose des choix ou discute des solutions possibles avec l’enfant. Par exemple, au lieu de dire « Range ta chambre maintenant », on peut demander : « Préfères-tu ranger d’abord les jouets ou les livres ? » En valorisant la coopération, l’éducation positive motive l’enfant à agir non par contrainte, mais par envie de contribuer au bien-être commun, posant les bases de relations harmonieuses et durables.

Malgré ses nombreux adeptes, l’éducation positive, suscite aussi des critiques. Certains détracteurs estiment qu’elle favorise une permissivité excessive, où les limites claires manquent, ce qui pourrait entraîner un manque d’autorité parentale. D’autres reprochent à cette approche d’être exigeante pour les parents, les plaçant sous pression pour toujours rester calmes et bienveillants. 

Certains professionnels pointent également un risque de culpabilisation des parents face à leurs erreurs, alors que la perfection n’existe pas. Pourtant, l’éducation positive ne vise pas la perfection, mais l’instauration d’un équilibre entre bienveillance et cadre, une nuance souvent mal comprise.

Pour approfondir vos connaissances sur l’éducation positive et mieux comprendre ses principes, voici quelques livres et ressources en ligne recommandés :

Livres

“Au cœur des émotions de l’enfant” d’Isabelle Filliozat : l’auteure propose des outils pour accueillir les émotions avec écoute et bienveillance.

“J’ai tout essayé” d’Isabelle Filliozat : Ce livre propose des solutions concrètes pour gérer les comportements difficiles des enfants, avec des solutions adaptées et bienveillantes.

“Parents respectueux, enfants respectueux” de Jane Nelsen : Un guide clé sur la discipline positive, offrant des outils pratiques pour instaurer une relation de respect mutuel entre parents et enfants.

« La discipline positive » de Jane Nelsen : un guide pratique pour éduquer avec fermeté et bienveillance, tout en responsabilisant les enfants.

« Cool Parents Make Happy Kids » : il propose des conseils pratiques pour gérer les moments difficiles avec calme et humour.

Blogs et ressources en ligne

Papa Positive : Ce blog regorge de conseils pratiques et de ressources pour adopter l’éducation bienveillante et positive au quotidien.

Isabelle Filliozat : Le site officiel de l’auteure propose des articles et des vidéos pédagogiques sur la gestion des émotions et l’éducation bienveillante.