7 idées reçues sur la santé à l’épreuve des faits

Qui n’a jamais entendu cette phrase ou reçu cette proposition quand il avait froid : « Bois de l’alcool, ça te réchauffera ! » ?

L’alcool serait censé nous donner chaud en cas de baisse du thermomètre. Cette croyance populaire est-elle exacte ou s'agit-il d'une idée reçue ?

Les boissons alcoolisées exercent une action de dilatation sur les vaisseaux sanguins et sont à l’origine d’une sensation de chaleur. L’alcool peut donc donner cette impression, car la stimulation des terminaisons nerveuses entraîne un afflux de sang chaud vers les extrémités du corps (pieds et mains) et le cœur. 

En réalité, des mesures ont montré que la température globale du corps n’augmentait pas pour autant, voire même finissait par baisser. Cette baisse s’explique par le fait, qu’une fois aux extrémités du corps, le sang va se refroidir et repartir vers l’intérieur du corps qui est plus chaud ! La sensation de chaleur donnée par la consommation d’alcool est donc éphémère et illusoire. 

Les gens qui le croient, voyant leur température corporelle redescendre, sont tentés de boire à nouveau, voire à plusieurs reprises. Cela peut les plonger dans une somnolence qui pourrait être mortelle, notamment à l’extérieur avec des températures très froides. 

Ainsi, il est scientifiquement établi que l’alcool abaisse la température corporelle. Le corps peut perdre un demi-degré de température après chaque absorption de 50 g d’alcool, soit environ 7 cl. La température normale du corps humain étant de 37°C, on considère une personne en état d’hypothermie en dessous de 35°C. De ce fait, le simple fait d’absorber 50 cl d’alcool réduirait votre température corporelle d’un peu plus de 3.5°C, vous conduisant tout droit vers une hypothermie ...

On disait autrefois que les nobles avaient le sang bleu. De même, si vous regardez vos veines apparentes, par exemple au niveau du poignet, vous pourrez vous apercevoir que le sang y coulant semble être bleu. 

D'ailleurs, le saviez-vous ? La couleur rouge du sang est liée à celle des globules qu'il contient et qui est composé d’hémoglobine. En fait, l’oxydation du fer par l’oxygène produit de l’oxyhémoglobine qui confère sa couleur rouge au sang. 

Malgré cela, comment se fait-il que le sang paraisse bleu dans les veines ? En fait, nous voyons le sang veineux bleu à cause d’une illusion d’optique causée par le fait que la peau constitue un filtre ne laissant passer que la lumière bleue. Les capacités d’absorption et de diffusion de la peau, les dimensions des veines ainsi que le taux d’oxygénation du sang sont les principales caractéristiques qui influencent le fait que nous avons l’impression que le sang des veines est bleu. 

Selon ces mêmes facteurs, si nous pouvions observer le sang à travers les artères, il nous semblerait bleu de la même façon !

Une autre croyance très répandue voudrait que nous n’utilisons que 10% de nos capacités cérébrales. Cette idée nourrit d'ailleurs depuis longtemps la littérature de science-fiction et le cinéma fantastique. 

Cela a aussi donné lieu à de nombreuses théories plus ou moins scientifiques sur le cerveau mais, aussi, à un vaste commerce de méthodes psychologiques, ésotériques et spirituelles, voire de solutions ou de remèdes naturels, censés nous permettre d’utiliser 100% de nos facultés cérébrales.

Alors, est-ce vrai ? La réponse est plus complexe qu’il n’y paraît car il reste beaucoup à découvrir sur notre organe le plus important (100 milliards de neurones), avec le cœur. Cette croyance d’une sous-utilisation de notre cerveau date du XIX^ème siècle et fut répandue par des psychologues américains de l’université de Harvard. De même, au XX^ème siècle, les médecins pensaient que des lésions cérébrales, en fonction de leur localisation, provoquaient une diminution des capacités correspondantes comme la faculté de marcher, de parler, de voir, de ressentir des émotions... 

Or, les moyens d’études du cerveau, comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou la tomographie par émissions de postions (TEP) ont permis de constater que toutes les régions cérébrales étaient utilisées en fonction des tâches manuelles ou intellectuelles accomplies par la personne. 

Les mêmes techniques ont démontré qu’aucune zone cérébrale n’était épargnée par les lésions. Qui plus est, comme pour les autres tissus cellulaires, si une zone cérébrale était inutilisée, elle s’atrophierait. Il n’y aurait donc pas de zone cérébrale inutilisée ! 

Il semblerait que, même pour des gestes faciles à accomplir, comme serrer la main ou ouvrir une porte, nous aurions besoin de plus que 10% de nos capacités cérébrales. C’est aussi le cas pour que notre cerveau puisse simplement assurer les fonctions de base du corps comme respirer, digérer, faire marcher notre coeur... aussi bien de jour que de nuit. De nombreuses études ont ainsi démystifié la croyance selon laquelle nous n’utiliserions que 10% de nos capacités cérébrales.

La littérature, les films et les croyances populaires entretiennent l’idée que réveiller un somnambule serait dangereux. En effet, cela pourrait le déstabiliser, le rendre fou, voire causer sa mort avec une crise cardiaque ou un choc traumatique.

Le somnambulisme est une maladie neurologique considérée comme un trouble du sommeil. Cette maladie du sommeil touche plus souvent les enfants (17% d’entre eux, principalement les garçons) et 4% des adultes. En effet, durant l’enfance, le système nerveux est encore en pleine formation. 

Les crises de somnambulisme se déroulent dans les phases de sommeil profond. Les somnambules n’ont pas les inhibitions que possèdent la plupart des personnes rêvant qu’elles se déplacent dans leurs rêves. 

Alors, peut-on réveiller un somnambule sans que cela soit dangereux ? Tout à fait ! Il faut, néanmoins, le faire avec douceur, car la personne peut se montrer désorientée. Il n’y a donc aucune risque de déclencher chez elle, une crise cardiaque ou un épisode de panique. 

En revanche, si vous la secouez brutalement, elle risque de devenir violente, car son instinct de survie prendra alors le dessus. Se pensant en danger, un somnambule peut se mettre à crier ou à frapper la personne la réveillant de façon brusque. Le mieux serait, paraît-il, de le raccompagner dans son lit sans le réveiller ou de lui dire d’y retourner (les somnambules sont très dociles).

L’hypertension artérielle (HTA) est un trouble très répandu et un fléau de notre époque. L’hypertension serait liée, selon une idée reçue, en grande partie, au stress. En effet, notre style de vie, notamment dans le monde professionnel, nous pousserait à un rythme de vie effréné avec pour conséquence principale, le stress. 

Or, l’hypertension artérielle peut toucher des personnes qui ne sont pas stressées ou qui ne ressentent plus le stress suite, par exemple, à des séances de repos, de relaxation, de méditation...  

Même si le stress peut, parfois, causer l’hypertension, son action sur celle-ci est éphémère. 

La génétique, une mauvaise alimentation et le tabagisme ont beaucoup plus d’influence sur la pression artérielle. De même, le vieillissement est un facteur de risque à cause de la perte d’élasticité progressive des artères. 

Une augmentation de la pression artérielle est, en fait, principalement causée par un dysfonctionnement artériel. Celui-ci nécessite de suivre un traitement pouvant être à base de bêtabloquants, d’antihypertenseurs, de diurétiques thiazidiques, d’inhibiteurs calciques... 

De même, un régime spécial est recommandé avec une réduction de la consommation de sel, d’alcool, des graisses et une augmentation de la quantité de légumes et de fruits.

La croyance suivant laquelle les fours à micro-ondes provoqueraient le cancer est née dès l’apparition dans les années 1950 de ces appareils électroménagers, devenus populaires vingt ans plus tard.

On accusait, aussi, à ses débuts, les micro-ondes d’altérer le goût des aliments avec toutefois une qualité nutritionnelle inchangée. Si les deux derniers points se sont révélés exacts, qu'en est-il vraiment de leur potentiel cancérigène ? 

Les micro-ondes fonctionnent avec des rayonnements électromagnétiques. C'est ce qui a fait craindre, à de nombreuses personnes, de manger des aliments radioactifs ou d’être irradiées par des ondes radio de haute fréquence venant du four. 

Or, les ondes ne sont, en rien radioactives, car elles ne sont pas ionisantes. Les ondes électromagnétiques émises lorsque l'appareil est en marche sont réfléchies par ses parois métalliques. Quand il fonctionne, même si vous êtes à côté de lui, vous ne risquez rien avec un four en bon état. Quand, il est éteint, il n’en produit plus.  

La limite d’exposition aux ondes radio de haute fréquence du micro-ondes est fixée à 50 watts par mètre carré à 5 cm des parois du four par la Commission électronique internationale (CEI) et le Comité européen pour la normalisation électrotechnique (CENELEC). 

Plus vous vous éloignez du four, moins vous subissez ces radiations. Ainsi à 50 cm du four, vous ne recevez qu’un centième de celles émises à 5 cm. Pour donner un ordre de comparaison, d'après Jean-Michel Courty, physicien et professeur à l’université de la Sorbonne à Paris et au CNRS : quand vous êtes sur une plage, vous subissez une exposition au soleil de 1000 watts par mètre carré !

Le sucre serait-il la cause de l’hyperactivité grandissante que l’on rencontre chez de plus en plus d’enfants ? 

Cette corrélation fut répandue dans les années 1970 par le Dr Benjamin Feingold, un allergologue américain, qui proposait un régime alimentaire pour combattre l’hyperactivité bannissant le sucre. 

Or, selon de nombreuses études scientifiques, il n’y aurait aucun rapport avec l’hyperactivité. 

Ainsi, selon une étude menée par l’université de Stanford (USA), en 2012, les chercheurs ont divisé, en deux groupes, des parents pensant que leurs enfants étaient hyperactifs à cause de la consommation de sucre : - Les parents, à qui on avait dit que leurs enfants avaient consommé des sodas sucrés, témoignèrent que ceux-ci étaient devenus hyperactifs. 

- Les parents, informés que leurs enfants avaient consommé des boissons non sucrées, ne remarquèrent aucun changement chez leurs enfants. Or, ces derniers avaient aussi bu des boissons sucrées... 

En fait, la croyance d’une connexion entre la consommation de sucre et un comportement hyperactif est causée par une prophétie autoréalisatrice. Celle-ci est une croyance qui, présentée comme une vérité, finit par changer le comportement de celui qui y croit et qui crée les circonstances pour que cette prophétie semble se réaliser.

Néanmoins, même s’il n’y a pas de lien démontré entre le sucre et l'hyperactivité, il convient de surveiller la consommation de sucre des enfants, car en excès, il est une cause importante de maladies dont le diabète et l’obésité.