Les 7 pays les plus pollueurs en CO2
Alors qu’on essaye de culpabiliser les Français pour leurs émissions de CO2, si l’on se fie aux statistiques mondiales, la France est très loin dans le classement des pays les plus pollueurs. Nos émissions toxiques pour la planète ne représentent qu’1 % du total mondial de la pollution. En fait, deux tiers des rejets mondiaux de C02 sont le fait de dix pays. Voici, parmi ceux-ci, les 7 pays les plus pollueurs en CO2.
Si la lutte contre le réchauffement climatique est un enjeu capital pour la survie de la planète, aussi importants que seront les efforts demandés aux Français, ils ne changeront pas grand-chose à la dégradation générale des conditions climatiques. Ceci tant que les plus gros pollueurs ne prendront pas les mesures qui s’imposent.
Voici les 7 premiers pays, par ordre d’importance, selon le Global Carbon Project. C’est d’autant plus capital que la 27ème COP27 (conférence mondiale pour lutter contre les dégradations climatiques), de novembre 2022, n’a pas permis d’aboutir à des résultats satisfaisants.
1 | Pollution : la Chine avec 32,9% des émissions mondiales de CO2 |
La Chine occupe la première place peu enviable du pays le plus pollueur au monde. Elle totalise, en effet, quasiment le tiers des émissions mondiales de CO2.
La seule bonne nouvelle de la pandémie de la Covid-19, dans ce pays, fut une baisse de 100 millions de tonnes de ce gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 2019. Les principales causes ont été les différents confinements, le quasi-arrêt de la circulation routière et aérienne et la baisse d’une grande partie de l’activité industrielle.
Depuis, la reprise progressive de l’économie chinoise a relancé la hausse de la pollution par le CO2. Cependant, contrairement à une idée reçue, les Chinois sont aussi préoccupés par les effets du dérèglement climatique. L’Empire du Milieu serait le pays investissant le plus dans les énergies renouvelables. Ainsi, en 2020, le président chinois Xi Jinping avait fait la promesse, à l’ONU, de fortement diminuer les émissions de C02 d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone pour 2060.
Cela ne sera pas facile pour la Chine, car sa croissance repose, principalement, sur les énergies fossiles, notamment sur l’usage intensif des centrales thermiques à charbon. La roche noire représente encore 60% des combustibles utilisés en Chine pour produire de l’énergie.
La Chine rejette annuellement 9,9 milliards de tonnes de CO2.
2 | Pollution : les États-Unis avec 12,6 % des émissions mondiales de CO2 |
Pour une fois, les États-Unis sont heureux de ne pas être au Top 1, bien que leur part dans la pollution par les gaz à effet de serre soit, néanmoins, considérable. Dans ce pays considéré comme le plus individualiste, des mesures collectives sont très difficiles à adopter, même en ce qui concerne le dérèglement climatique.
En 2015, l’administration du président Barack Obama avait mis au point un plan pour diminuer les émissions de dioxyde de carbone : le « Clean Power plan ». Ce « Plan pour une énergie propre » devait être mis en œuvre par l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA).
Ce projet n’avait jamais été appliqué. Le président suivant, Donald Trump, s’y était opposé en proposant sa propre « règle pour une énergie abordable ».
Le plan Obama fut définitivement enterré, en juin 2022, par décision de la Cour suprême, de réduire les moyens alloués à l’État fédéral pour diminuer les émissions de CO2. La Cour suprême décida que l’EPA n’avait pas les compétences pour influer sur la réduction des gaz à effets de serre des centrales thermiques à charbon. Or, les centrales à charbon assurent 20% de la production électrique aux USA tandis que 40,4% des émissions de dioxyde de carbone sont rejetées par l’industrie pétrolière.
Dès son entrée en fonction, en 2020, l’administration Biden introduisait un ensemble de mesures climatiques. La plupart n’ont pas encore été appliquées ou produit les effets désirés.
Aussi, la lutte contre le dérèglement climatique s’annonce ardue dans un pays qui émet 5,2 milliards de tonnes de CO2 chaque année dans l’atmosphère !
3 | Pollution : l'Inde avec 7 % des émissions mondiales de CO2 |
L’Inde se trouve sur la troisième marche du podium des principaux pollueurs, principalement par nécessité. En effet, le sous-continent indien doit faire face à l’immense défi d’une démographie galopante, même plus rapide que celle du voisin chinois. Elle est une des plus fortes du monde. Ainsi, entre 1960 et 2021, la population indienne est passée de 450,55 millions à 1,39 milliards d’habitants. En Chine, durant la même période, elle ne passait « que » de 667 millions à 1,41 milliards, augmentant de 111,7% pour 209% en Inde !
Il faut donc que les autorités indiennes assurent une production d‘énergie proportionnelle aux besoins de cette démographie galopante. Par ailleurs, l’industrialisation croissante et l’augmentation de l’espérance de vie n’arrangent pas la situation.
Enfin, la production d’énergie dans ce pays repose, principalement, sur les combustibles fossiles, notamment sur deux des plus polluants : le pétrole et le charbon. Ce dernier assure, à lui seul, 49,6% de la production totale d’énergie en Inde. 32,9% provient de la biomasse et de l’utilisation des déchets. Le pétrole, même s’il ne contribue qu’à 6,5% de la production énergétique indienne, est souvent mal raffiné. Il est principalement utilisé dans les transports et par les voitures thermiques.
Les deux sources énergétiques majeures indiennes (charbon et pétrole) ont pour corollaire que l’Inde est l'un des pays les plus pollués au monde, notamment au niveau atmosphérique.
L’Inde émet 2,3 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
4 | Pollution : la Russie avec 5,1% des émissions mondiales de CO2 |
La Russie a d’énormes besoins en énergie, car c’est le pays le plus grand du monde avec 17.098.250 Km2. Avec 145.558.000 d’habitants, c'est le neuvième pays le plus peuplé du monde.
Le principal avantage énergétique de ce pays est qu’il est pratiquement autonome sur le plan énergétique. Il possède, ainsi, de grandes réserves de combustibles fossiles, notamment de gaz (2ème producteur mondial), de pétrole (3ème producteur mondial) et de charbon.
Au niveau de la production d’électricité, la Russie dépend à 52% du gaz, et à 87% des énergies fossiles (23% pour le pétrole et 12 % du charbon). La pollution atmosphérique générée est compensée, en grande partie, par le recours au nucléaire, avec 38 centrales, et à l’hydroélectricité.
La Russie émet 1,5 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
5 | Pollution : le Japon avec 2,9% des émissions mondiales de CO2 |
En 2011, la catastrophe de Fukushima mettait un frein à l’utilisation de l’énergie nucléaire au Japon. Celui-ci décidait, alors, d’arrêter toutes ses centrales nucléaires.
Le Pays du Soleil Levant s’est, alors, massivement tourné vers les combustibles fossiles pour la production de son électricité. La principale conséquence est que les énergies fossiles fournissaient, en 2019, 88% de la consommation énergétique nippone. Ce pourcentage a très peu diminué depuis.
Outre le gaz, les principaux combustibles utilisés sont le charbon, de façon massive, et le pétrole. Cela a entraîné, progressivement, une augmentation des émissions de CO2.
Le Japon a remis progressivement en marche son parc nucléaire à partir de 2015 pour les réacteurs respectant les nouvelles normes de sécurité. Le pays possède 33 centrales réacteurs nucléaires en fonction.
Depuis la guerre en Ukraine, le Japon a été obligé de faire face à l’augmentation du prix des matières premières, notamment du gaz naturel liquéfié (GNL) dont il est le plus grand importateur au monde, mais dont le prix a triplé !
Aussi, le Japon a décidé, outre le choix de rouvrir les centrales fermées après Fukushima, de lancer la construction de réacteurs nucléaires de nouvelles génération. Cependant, au vu du temps nécessaire à la construction de ces réacteurs, de six à dix ans en moyenne, et du lent développement des énergies renouvelables (moins de 10% du mix énergétique japonais) : le Japon aura du mal à réduire rapidement ses émissions de CO2 !
Le Japon émet 1 milliard de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
6 | Pollution : l’Iran avec 1,9 % des émissions mondiales de CO2 |
Il pourrait sembler étonnant que l’Iran apparaisse parmi les dix premières nations les plus pollueuses du monde, étant donné son faible taux d’industrialisation.
L’avantage de l’Iran est qu'il bénéficie de nombreuses ressources énergétiques. Ce pays est pratiquement autonome, car il possède la quatrième réserve la plus importante en pétrole et la deuxième réserve mondiale de gaz.
L’inconvénient de cette autonomie est que la production d’énergie iranienne repose sur l’utilisation de combustibles fossiles (à 88,6% en 2019).
Le mix énergétique iranien se répartit comme suit : le gaz, à hauteur de 37% de sa production énergétique et le pétrole pour 30,6%. Ce qui explique la sixième place de l’Iran parmi les 10 plus gros pollueurs en CO2. La consommation de charbon, quant à elle, est infime avec 0,4% de la production d’énergie.
Les énergies renouvelables ne couvrent que 5,2% des besoins en électricité (principalement par l’emploi de l’hydroélectricité, de l’éolien et du solaire). Par ailleurs, la dénonciation du programme nucléaire iranien opéré par les États-Unis, depuis des années, pourrait faire croire que l’Iran recourt massivement à l’énergie nucléaire. Or, la production d’électricité atomique civile ne couvre que 2,2% des besoins énergétiques iraniens.
Pour résumer, au vu des réserves énormes de l’Iran en pétrole et en gaz, il ne semble pas que ce pays pourra diminuer ses rejets de CO2 avant des années.
L’Iran émet 678 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
7 | Pollution : l’Allemagne avec 1,8 % des émissions mondiales de CO2 |
L’Allemagne se place à cette septième place peu envieuse des pays les plus pollueurs au monde. Elle est la première nation émettrice de CO2 de la Communauté européenne. L’Allemagne est, ainsi, responsable de 25% des rejets du dioxyde de carbone de l’Union Européenne !
La part de la production d’électricité par les combustibles fossiles représente encore 51% du total, principalement à base de charbon et de gaz. La patrie de Goethe doit son bonnet d’âne de pollueur européen, à l’abandon de son programme nucléaire sous l’impulsion des écologistes. Or, les besoins énormes en énergie du pays le plus industrialisé d’Europe de l’Ouest ont entraîné un recours massif aux centrales à charbon, le combustible fossile le plus polluant.
La situation allemande pourrait bien évoluer en faveur d’une diminution des émissions de CO2, de par son utilisation massive des énergies renouvelables. Celles-ci permettent à l’Allemagne de produire presque la moitié de son électricité (49% exactement). Ce mix écologique comprend l’emploi de l’hydroélectricité, de la géothermie, de la biomasse, du recyclage des déchets, du solaire et de l’éolien.
Grâce à son programme d’électricité verte, l’Allemagne a ainsi réduit, en 2021, ses émissions de CO2 de 39% par rapport à 1990.
L’extension de l’usage des énergies renouvelables et la diminution de celui des énergies fossiles devrait permettre à ce pays d’atteindre son objectif de 65% de diminution des rejets de dioxyde de carbone pour 2030.
L’Allemagne émet 600 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
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